Société

Depuis quelques années, une idée fait petit à petit son chemin : la sécurité sociale de l’alimentation.

En France, près de 12% de la population, c’est-à-dire 8 millions de Français, dépendent aujourd'hui de l’aide alimentaire pour se nourrir. Derrière ces statistiques presque surréalistes se cachent des réalités multiples et complexes : des étudiants, des travailleurs précaires, des isolés, des familles re-composées, qui mangent soit trop peu, soit mal.

Et pour ne rien arranger, la complexité de l’aide alimentaire et la qualité même des produits auxquels elle permet d’accéder font l'objet de polémique et de discussions. Alors, on fait comment ? Depuis quelques années, une idée fait petit à petit son chemin : la sécurité sociale de l’alimentation.

L'objectif ? Eradiquer la faim et permettre à tous d’accéder à des produits alimentaires de qualité. Comme pour toutes les idées importantes, c'est évidemment plus facile à dire qu'à faire. Car la justice alimentaire commence par la mise en place d’autres modes de production et de consommation.

La précarité alimentaire est aujourd'hui une cruelle réalité et une urgence absolue dans la population française. "Le droit à l’alimentation est piétiné dans de nombreux foyers. Des mesures systémiques s’imposent pour remédier à cette épouvantable situation qui pose de graves problèmes sociaux, mais aussi sanitaires et environnementaux. Parmi ces mesures, la mise en place d’une sécurité sociale de l’alimentation est particulièrement intéressante. Soutenu par une large coalition d’acteurs, ce dispositif repose sur trois piliers : son caractère universel, son caractère démocratique et un financement par la cotisation sociale", indique Greenpeace sur son site internet.

"Concrètement, l’objectif de cette mesure est de donner à chaque citoyen et citoyenne une carte vitale de l’alimentation, qui permettrait l’achat de produits alimentaires écologiques et sains, conventionnés à hauteur d’une certaine somme donnée par l’Etat et renouvelée chaque mois. Le collectif pour une sécurité sociale de l’alimentation (collectif SSA) propose ainsi que chacun puisse disposer de 150 euros par mois pour acheter des produits dont le conventionnement serait décidé démocratiquement", poursuit Greenpeace.

"Cette somme, associée au caractère démocratique du dispositif, permettrait de donner à chacun et chacune l’accès à une alimentation choisie et de qualité. La sécurité sociale de l’alimentation pourrait donc constituer une mesure sociale très forte, dont les bénéfices iraient bien au-delà du seul acte d’achat. Un tel dispositif pourrait ainsi participer à une transformation radicale de notre système alimentaire, en rendant accessibles des aliments locaux, produits dans des conditions sociales et environnementales vertueuses."

A ce propos, on peut aussi écouter les explications de Mathieu Dalmais, agronome, formateur sur le projet de Sécurité sociale de l'alimentation, qui explique à France Culture les grands principes de ce projet.

(LpR - Source Greenpeace France/ Picture : Melanie Lim via Unsplash)