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Pourquoi cette berline Skoda est 100 % ministrable ?

Une grande routière doit apporter sérénité et confort. La berline Škoda Superb a-t-elle de quoi satisfaire les gros rouleurs ? En tout cas, elle a droit au suffixe « Limo » en Belgique pour bien rappeler son point fort.

Routes d’automne belge, sur des chaussées humides de plus en plus infestées par les nids-de-poule, pour l’essai d’une berline tchèque de 4,91 m récemment (légèrement) redessinée. La Škoda Superb entre nos mains était le haut de gamme absolu de Mladá Boleslav. Pas au niveau du moteur, puisque c’était le « petit » 1.5 l TSI microhybride essence de 150 ch entraînant les roues avant. Mais bien au niveau de la finition avec la signature L&K. L&K ? C’est une référence à Václav Laurin et Václav Klement, les fondateurs d’une fabrique de bicyclettes le 18 décembre 1895 qui deviendra Škoda avec le rachat par le motoriste en juin 1925. Et en leur honneur, on a droit à la totale au niveau du confort, de l’infodivertissement et des aides à la conduite. En gros, Laurin & Klement, c’est un peu comme si vous aviez coché toutes les cases des options (à part pour la couleur, les jantes et l’attache-remorque et la commande à distance de la climatisation).

Autonomie de routier

Au moment de prendre en main la berline dans le garage de l’importateur, le combiné numérique affichait, avec le plein, une autonomie de 1010 km. Après avoir dépassé l’insupportable Ring Bruxelles, ses chantiers et ses embouteillages, l’autonomie était encore de 1000 km. Elle le restera même à cette valeur durant quelques dizaines de kilomètres d’autoroute périurbaine avant de descendre au fil et à mesure du test. Autant dire qu’en se montrant calme avec le pied droit, il est possible de relier les grandes villes européennes avec un minimum d’arrêts à la pompe. Et tout ça avec 66 litres de sans-plomb dans le réservoir. Une petite règle de trois démontre que la consommation peut vraiment se caler à moins de 6,5 l/100 km avec une vitesse moyenne entre 100 et 120 km/h. Évidemment, les choses seront différentes en activant le mode Sport et en s’engageant sur des routes moins monotones. Mais compte tenu de la taille du véhicule, elle reste plutôt économe en essence, preuve de l’efficacité de l’aide électrique.

5 portes

Malgré son look de berline, ce n’est pas un couvercle sur le coffre, mais un hayon. C’est ça aussi l’esprit Clever de Škoda. Dès lors, il est très facile d’accéder aux 695 litres disponibles. Et en configurant la voiture en mode cargo, les 1195 l sont associés à une vaste baie pour y faire entrer des objets volumineux. Essayez de faire ça avec une berline allemande. Et dire que la Superb existe aussi en break… L’espace à bord, il est là aussi au bénéfice des passagers arrière. Un vrai régal. De quoi étendre les jambes. Un support pour tablette installé au dos du siège avant est là pour agrémenter le voyage avec une ou plusieurs vidéos. En aménageant un peu tout ça, on peut facilement faire de la Superb un bureau roulant. Un privilège de ministre à condition d’avoir un (bon) chauffeur.

Méli-mélo

Au poste de conduite, les commandes sont parfaitement agencées. Les boutons sur le volant ne sont pas haptiques, donc fiables. Le grand écran central tactile domine la planche de bord. Sous celui-ci, il y a 3 gros boutons. Celui au centre est là pour régler le volume, le mode de conduite et l’échelle d’affichage de la carte de navigation. Les deux autres molettes règlent la température de la climatisation, la puissance de ventilation, le chauffage et le rafraîchissement des sièges, pour le conducteur ou le passager. Pour changer de fonction, il faut appuyer sur le bouton et le tourner ensuite pour avoir le bon réglage. Sauf que, ces commandes sont trop basses. Il faut donc baisser les yeux. C’est un peu dangereux en conduisant finalement. Et en le faisant à l’aveuglette, sans quitter les yeux de la route, on risque de changer de mode de conduite au lieu de changer de volume. Un truc ? Prendre l’habitude de replacer le bouton sur le menu préféré (le volume par exemple) en le poussant le nombre de fois nécessaires.

Efficace

Conduire la Škoda Superb est moins soyeux que d’être aux commandes d’une Mercedes ou d’une Lexus, par exemple. Toutefois, ce n’est pas une punition, même avec ce « petit » moteur 1.5 TSI mHEV. Il ne faut évidemment pas s’attendre à des accélérations époustouflantes. Par contre, la voiture ne s’essouffle guère. Maniable et stable, elle garde son cap sans fioritures. La boîte DSG à 7 rapports est discrète lors des changements de rapport et apporte sa dose de sérénité. C’est tempéré et sans surprise. Elle est plus téméraire et vive en mode Sport. Évidemment, en bonne Škoda, la berline dispose de petites attentions typiques comme des crochets bien conçus dans le coffre, le parapluie dans la porte, les prises USB-C pour tous et les espaces de rangement. Il y a également les aides à la conduite, pas trop interventionnistes. 

Pas de berline en Suisse

Et le prix ? La Superb 1.5 mHEV « de base » coûte 37.500 € en Belgique, mais 46.000 € en France. La finition L&K se négocie à plus de 50.000 € en Belgique et 55.000 € en France… On peut même approcher et allègrement dépasser les 60.000 € avec un moteur plus puissant et la transmission intégrale. Notez qu’en Suisse, Škoda limite l’offre à la Superb Combi (break) avec l’hybride rechargeable iV de 204 ch et les moteurs 2.0 l essence TSI et Diesel TDI plus puissants. Donc, c’est à partir de 60.000 CHF, oups ! 

(Olivier Duquesne – Source : Škoda – Picture : © Olivier Duquesne)

Olivier Duquesne

Olivier Duquesne

Journaliste FR @ Tagtik - Rubriques auto et mobilité

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