L'univers de la mode annonce un changement radical pour 2021
Fers de lance du mouvement inclusif, les refreshers revendiquent l’intégration de la diversité dans ce vaste et puissant univers qu’est la mode. Cette nouvelle génération des 20-25 ans qui accroit son pouvoir et possède une conscience aigüe des responsabilités tant sociales qu’environnementales des marques, tend à changer les codes et à déplacer les limites de la représentativité. Aujourd’hui, toutes les morphologies, tous les types et toutes les couleurs de peau, tous les genres défilent, posent et rayonnent sous la lumière des projecteurs. L’humanité dans sa différence se fraie un chemin au cœur d’activités qui l’ont trop souvent éteinte.
Si nous avons déjà jeté un œil à l’une des quatre couvertures du Vogue US de ce début d’année, il ne nous a certainement pas échappé qu’un mannequin grande taille y expose ses courbes généreuses, sensuelles et assumées. Paloma Elsesser, cette égérie de plus en plus dévoilée dans les médias, amorce une nouvelle tendance dans le magazine américain et dans le même temps, prouve au monde qu’il ne faut pas nécessairement mesurer 1m80 et faire un 34 pour être (re)connue. Alliant sa renommée et son influence certaine, Vogue annonce un tournant décisif dans la sphère de la mode et de la beauté. Une révolution dans cette industrie, faiblement entamée il y a plusieurs années, qui marquera positivement 2021 et les décennies à venir.
Plus qu’une question de visibilité dans une publicité quelconque, l’inclusivité doit se réaliser au travers de nombreux domaines. Il s’agit, pour les grandes maisons de luxe, les enseignes de prêt-à-porter, les marques de cosmétiques…, de considérer leurs modèles dans leur entièreté. Problèmes de peaux, identités, morphologies de chacun et chacune sont voués à être représentés dans une majorité de médias mais pas seulement. Aujourd’hui, les grands noms de la mode et de la beauté s’accordent à comprendre la réelle valeur de leurs mannequins, à les éclairer de conseils professionnels avisés et surtout, à leur octroyer un salaire équivalent. Tel que le déclare la RTBF « L’inclusivité ne consiste pas seulement à choisir comme égérie une femme de peau noire ou métisse ». Des associations se mettent d’ailleurs en place afin de valoriser les minorités au sein du secteur de la mode et de leur donner une voix. Les différences doivent être cultivées de façon durable et positive.
Les enjeux de ce bouleversement sont donc et peut-être avant tout, d’ordre sociétal. Comme le clame l’influenceuse française Louise Aubery : « on veut du vrai ». Les modèles de beauté prennent désormais l’apparence de nos voisins, des personnes de notre entourage, du quidam qui marche à nos côtés…, ils sont incontestablement vecteurs d’identification. Nombreuses sont les marques ou les figures célèbres qui ont contribué à faire naitre le mouvement. En 2016, la chanteuse Rihanna avait déjà lancé sa marque de cosmétiques Fenty Beauty. A travers la création d’une cinquantaine de fonds de teint adaptés à toutes les carnations et à toutes les textures de peau, elle a considérablement bousculé les normes. MAC et DIOR lui ont rapidement emboité le pas avec des lignes de maquillages destinés à toutes et tous. Les maisons de luxe s’y sont également mises et nous retiendrons d’ailleurs, la campagne pour l’été 2021 de Chanel avec son éblouissante mannequin size plus, Jill Kortleve.
Haut et fort, nous le proclamons, l’inclusivité est en marche, elle s’ancre même dans une ère où engagement et acceptation dessinent des notions souveraines. Les standards de beauté poussiéreux se métamorphosent, plus encore, ils sont jetés aux oubliettes. Les mannequins nous ressemblent. « Prendre en compte à tous les niveaux leurs différences et proposer le même type de service, d’habillement ou de salaire est bien la prochaine étape » conclut la RTBF.
(Anne-Sophie Debauche - Source : RTBF - Illustration : Pixabay - Pexels)