New York en pause : le métro suspend ses trajets nocturnes
New York, cette métropole d’un peu moins de 9 millions d’habitants, connait des instants difficiles. Symbole de la vie, son métro n’entame désormais plus de voyage de 24h. En arrêt de 1h à 5h du matin, la ville n’est plus bercée par le cliquetis des rails, elle ne s’endort plus au rythme des vagues de passages et de l’air soufflé depuis les souterrains. Le métro prend sa pause nocturne pour se désinfecter du virus.
Depuis 1904, le métro new-yorkais fonctionne 24 heures sur 24. Mercredi 6 mai, la pandémie en a décidé autrement. La ville, avec 19 000 décès recensés à ce jour, demeure toujours au centre de la crise et, bien que le nombre de contaminations diminue, la date de son déconfinement reste encore inconnue. Pour garantir une baisse constante, des mesures d’hygiène ont été appliquées dans le métro. La désinfection de 6 500 wagons devrait détruire quotidiennement toutes traces du virus. Toutes les nuits donc, le métro s’immobilise pendant 4 heures, un laps de temps consacré au grand nettoyage.
Foyer des cultures, du talent et de la diversité, le métro new yorkais représente pour le maire Bill de Blasio « 'le souffle de vie' qui anime cette ville » informe la RTBF. La tristesse dans l’âme, les habitants, habitués de ce moyen de transport, se disent bouleversés par cet arrêt. Excellent indicateur de la santé de la Big Apple, le métro prend un coup. Avec une fréquentation en baisse de 90%, il endure les symptômes d’une métropole malade. Seuls les quelque 800 000 travailleurs essentiels à l’existence et au bon fonctionnement de New York parcourent ses artères.
Symbole de l’effervescence et de l’activité économique, le métro constitue également un logement pour toutes les victimes de la pauvreté « De récentes images de wagons occupés la nuit par des sans-abri ont causé une vive émotion et la fermeture nocturne doit servir aussi à les encourager à rejoindre des centres d'hébergement. » précise la RTBF. L’arrêt de nuit va, par conséquent, obliger la population pauvre à trouver un autre toit.
Si la paralysie des rails gagne tant la nuit que le jour, les mouvements souterrains devraient, selon les experts, retrouver leur énergie tôt ou tard en échange de quelques ajustements indispensables.
(Anne-Sophie Debauche - Source : Rtbf - Illustration : Pixabay - igorovsyannykov)