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Prématuré? "Comme si le virus et le danger avaient disparu"

Le déconfinement à la belge a atteint sa vitesse de croisière. Mais pour sortir du lockdown, le pays est divisé entre lièvres et tortues. Les phases sont-elles trop rapprochées et rapides? C'est en tout cas l'avis de l’épidémiologiste Yves Coppieters (ULB).

Interrogé par la RTBF, Yves Coppieters (ULB) n'a pas caché son inquiétude devant le retour annoncé des enfants dans les classes maternelles, le 2 juin et en primaires, le 5 juin. Cet élargissement à un grand nombre d'élèves préoccupe le scientifique qui s'interroge sur le bien-fondé de cet assouplissement, décidé pour faciliter une "rentrée scolaire" anticipée au mois de juin.

"Les enfants sont rentrés à l’école le 18 mai donc ça fait 10 jours", a précisé le spécialiste le santé publique sur le plateau de la télévision publique, qui a regretté que la fenêtre d’observation ne soit pas de 15 jours, ce qui permettrait de mieux évaluer la situation. "Je pense que c’est un peu trop rapide pour reprendre un ensemble d’activités plus importantes sans les évaluer au préalable", pointe-t-il.

Autre source d'inquiétude: la succesion trop rapide selon lui des différentes phases de déconfinement. "Ces phases vont trop vite", estime-t-il, soulignant qu'à peine une étape franchie, on annonce déjà la suivante.

Même s'il ne conteste pas que notre pays se trouve à présent dans une "phase de moindre risque", il ne faut pas baisser la garde. "Après la phase de la peur qui a engendré le confinement et ensuite celle de la crainte de la seconde vague qui a montré qu’on peut se déconfiner progressivement, on agit maintenant comme si le virus et le danger avaient disparu", a-t-il déploré.

"Si on relance les activités, il faut mettre la priorité sur les gestes barrières", a insisté Yves Coppieters.

(LpR - source RTBF/Picture : Rachel via Unsplash )

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Journaliste FR @Tagtik - Rubriques politique - société - économie - conflits

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