Seules les prisons turques sont plus surpeuplées que les belges (CoE)
Si l'on en croit les derniers chiffres publiés par le Conseil de l'Europe (CoE), la Belgique est, à l'exception de la Turquie, le pire pays pour être emprisonné, du point de vue de la surpopulation carcérale.
Ces chiffres, relevés au début 2019, sont sans appel pour le système judiciaire et pénitentiaire de notre Royaume. Avec 121 détenus pour 100 places disponibles dans les établissements pénitentiaires du pays, la Belgique fait quasiment figure de dernière de la classe. Seule la Turquie affiche une surpopulation supérieure avec 123 prisonniers pour 100 places disponibles. Viennent ensuite l'Italie (119), la France (117), la Hongrie (115), la Roumanie (113), Malte (107), l'Autriche (106) et la Serbie (106).
Pire encore, au moment de la collecte de ces statistiques, la Belgique a été un des cinq pays qui ont refusé de participer officiellement à cette enquête. Ce n'est pas la première fois que la Belgique se montre rétive à l'idée de collaborer en la matière. Un comportement digne des régimes autoritaires et bananiers, diront certains. Un silence qui traduit un énorme malaise, penseront les plus modérés. "Une attitude incompréhensible", juge pour sa part l'Observatoire des prisons (OIP).
A l'heure de la pandémie de coronavirus, la surpopulation chronique de nos prisons, hors normes en Europe et ses corollaires -droits humains bafoués, violences récurrentes, conditions de travail difficiles pour les gardiens et les avocats- montre qu'une véritable alternative au système actuel doit être trouvé. Construction de nouvelles prisons, élargissement des détenus les moins dangereux, peines alternatives, il y a du pain sur la planche pour notre Justice.
Au risque de voir le prochain Midnight Express se tourner en Belgique...
(LpR - Source : Le Vif/Picture : Larry Farr on Unsplash)