1 Belge sur 2 juge les frais bancaires trop élevés
A l'occasion des 10 ans de la fatale crise bancaire marquée par la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, L'Echo et De Tijd ont sondé l'opinion des Belges concernant le coût des services bancaires.
Et, sans grande surprise, le constat des citoyens est sans appel: on arrête les frais!
De fait, plus de la moitié de la population (57% des sondés), estime que les frais des banques sont bien trop élevés. Cette impression est encore plus marquée chez les investisseurs (73%) et les personnes âgées (environ 80%). Seulement 13% des répondants jugent ces frais acceptables.
Autre point qui ressort de l'étude: 66% des Belges sont persuadés que les banques ont répercuté le coût de la crise sur leurs clients, ceci en réduisant les taux d'intérêt sur l'épargne et en imposant des frais bancaires plus élevés.
KBC, Belfius, ING et BNP Paribas Fortis ayant conjointement décidé de ne pas réagir à l'enquête proposée par les deux quotidiens spécialisés, c'est le CEO de Febelfin (la Fédération du secteur financier belge), Karel Van Eetvelt, qui s'est exprimé en leur nom.
De l'avis de Febelfin, cette critique n'est pas fondée: "En France, on paye presque 200 euros, alors qu'on est ici à 50 euros par an en moyenne. Les coûts réels, eux, sont nettement plus hauts, les banques font donc des pertes sur de tels services. Et puis il y a beaucoup de banques en Belgique. Le client a un large choix de tarifs. Mais le sentiment, je le comprends: les gens ici se disent qu'une banque, c'est un service mutuel pour lequel on ne devrait pas payer."
Les statistiques officielles confirment les propos de la fédération. Si l'on se réfère à l'indice des prix à la consommation, entre fin 2007 et juillet 2018, la composante des prix des services bancaires n'a augmenté que de 13,4%. Alors que dans le même temps, les prix à la consommation ont eux grimpé de 22%.
Alors CQFD?... Surtout, ne pas crier victoire trop vite. Le citoyen belge se sent en effet toujours lésé. En effet, 62% des sondés pensent que les banques font passer les intérêts de leurs actionnaires avant ceux de leurs clients.
Le patron de Febelfin répond: "La Banque centrale européenne l'exige, tout comme la Banque nationale qui demande un profit de 8 à 10%. Mais c'est vrai qu'en cas de problèmes, la réponse des banques est parfois (trop) juridique. Les clients se disent que leurs banques ne les aident plus, elles veulent d'abord sauver leur situation. Sur ce point-là, je pense que nos banques doivent chercher l'équilibre entre les réponses humaines et juridiques."
Les banques vont-elle comprendre le signal que leur lance le citoyen? Si oui, elles ont du pain sur la planche!
(FvE - Source: L'Echo - Illustration picture: Pixabay)