Les douloureux chiffres de la pauvreté en Belgique
C'est aujourd'hui la Journée internationale pour l'élimination de la pauvreté. Un moment idéal pour mettre en lumière la dure réalité économique qui est vécue par de nombreuses personnes dans notre pays. Eliminer la pauvreté reste en Belgique de l'ordre du fantasme.
Pas plus tard que l'année passée, Eurostat, l'office statistique européen, avait mis en exergue que plus de 20% de la population belge, soit près de 2,3 millions de personnes, connaissaient un risque de pauvreté ou d'exclusion sociale. Des chiffres dont l'ampleur doit nous faire réfléchir...
Selon Statbel, l'office belge de statistique, en 2018, 13,5% de la population belge vivait dans un ménage à très faible intensité de travail. Un chiffre nettement supérieur à la moyenne européenne qui était de 9,3%. Pour évaluer la pauvreté, les experts européens s'étaient basés sur les trois indicateurs suivants : le risque de pauvreté sur la base du revenu, la privation matérielle grave et, enfin, les ménages à très faible intensité de travail.
Chez nous, de fortes disparités régionales existent en la matière. En effet, la menace de la pauvreté est surtout criante à Bruxelles et dans le sud du pays.
L'année passée dans la capitale, un tiers de la population percevait un revenu inférieur au seuil de pauvreté, relevait l'Observatoire de la pauvreté. Un habitant sur cinq recevait une allocation d'aide sociale ou un revenu de remplacement et environ 6% de la population active bruxelloise touchait un revenu d'intégration. De manière générale, si le nombre de personnes percevant une allocation de chômage avait diminué à Bruxelles, celui des allocataires d'un revenu d'intégration avait lui augmenté.
En matière de pauvreté, la Wallonie n'est pas mieux lotie. Dans le sud du pays, l'année passée, plus d'un citoyen sur quatre (26,6%) était menacé par la pauvreté. Selon l'Institut wallon de la statistique (Iweps), plus d'une personne sur cinq (21,2%) vivait sous le seuil de pauvreté. Pire, près de la moitié des familles monoparentales (46,7%) n'atteignaient même pas ce seuil.
Autre donnée pointée par l'Iweps l'année passée, 8% des Wallons étaient victimes de privations matérielles sévères et 18,5% vivaient dans un ménage à très faible intensité de travail.
Cette année, une étude de la FGTB sortie début octobre révèle qu'on n'avait jamais vu autant de travailleurs pauvres dans notre pays. "Aujourd’hui, 250.000 travailleurs sont en risque de pauvreté", pointe Robert Vertenueil président de la FGTB. "Un quart de million de Belges sont en risque élevé de pauvreté ou d’exclusion sociale (ils gagnent moins de 60% du revenu médian) alors qu'ils ont un emploi. Cela représente 5% des 4,8 millions d'actifs de notre pays. Au cours de ces dix dernières années, le nombre de travailleurs pauvres a augmenté de plus de 16%", relaye la RTBF.
(FvE - Source: La Dernière Heure / RTBF - Illustration picture: Pixabay)