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Faillite de Northvolt : fin du rêve électrique en Europe ?

C’était le porte-drapeau de la production de batteries en Europe. Du moins, elle voulait le devenir. La société suédoise Northvolt a été placée sous la protection de la loi des faillites. Le rêve devient cauchemar.

Fondée en 2015 par des anciens cadres de Tesla et rebaptisée Northvolt en 2017, cette entreprise voulait produire des batteries pour voitures électriques en Suède, mais aussi en Allemagne, en Pologne et au Québec. À ce titre, le projet obtient des subsides européens et des investissements issus de grands constructeurs, dont BMW et Volvo. Goldman Sachs fait aussi partie de l’aventure. Pourtant, malgré un début de production des cellules en 2021, la prise est déjà débranchée pour manque de liquidités après avoir engrangé plus de 13,9 milliards d’euros de levées de fonds depuis 2016. Le 21 novembre 2024, la banqueroute a été actée. Northvolt AB a été placée sous la protection du Chapitre 11 du code de la faillite des États-Unis, par requêtes volontaires de redressement.

Pourquoi ?

Qu’est-ce qui a précipité Northvolt dans la tourmente ? Il y a tout d’abord une possible guerre technologique. Le principal fournisseur des machines de production de batteries lithium-ion, basé en Chine, n’a pas souhaité (étrangement ?) lui vendre ses machines ! L’entreprise suédoise a donc dû se rabattre sur un autre fabricant, chinois lui aussi. Mais de moindre réputation. Ça n’a pas raté : son matériel n’a pas été à la hauteur des exigences escomptées. Ces équipements défectueux ont retardé le processus de production avec trop de batteries déficientes. Car produire de telles batteries en masse est très complexe. Au début, il a toujours des rebuts, de l’ordre de 30 %. Mais il semble que chez Northvolt, le niveau de défaillances était plus élevé encore.

Annulation de commandes

Les retards ont aussi entaché la réputation de Northvolt. Ainsi, BMW, pourtant partenaire, a annulé une commande importante début 2024. C’était un contrat à 2 milliards d’euros. Plus globalement, la demande en voitures électriques ayant diminué, le marché des batteries a connu un ralentissement mondial. D’autres projets de construction de cellules pour voitures électriques en Europe ont d’ailleurs pris du retard à cause de ce coup de frein. En outre, Northvolt avait choisi la fabrication de batteries lithium-ion à la chimie NMC (nickel-manganèse-cobalt). Cette technologie est la plus chère. Elle ne peut donc pas s’adresser à des modèles d’entrée de gamme. Dommage !

(Olivier Duquesne – Sources : Caradisiac, Gocar, Wikipédia, Northvolt AB, agences – Picture : © Northvolt)

Olivier Duquesne

Olivier Duquesne

Journaliste FR @ Tagtik - Rubriques auto et mobilité

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