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L’art de conduire une camionnette en Opel Movano

Un déménagement, un gros meuble acheté en ligne, un camp scout à approvisionner, une meute à transporter… Les raisons sont multiples pour prendre le volant d’une camionnette. Voici quelques conseils.

Tout d’abord, en Europe, le permis B limite la conduite avec un véhicule de 3,5 tonnes, marchandises et passagers compris. Pour dépasser cette limite, il faut soit un permis B avec code 96 (maximum 4,25 tonnes) soit un permis BE. De plus, il faut veiller à ne pas dépasser la charge utile autorisée du véhicule. Pas de panique, pour du transport de quelques meubles, le permis B suffira. L’Opel Movano existe en fourgon, en transport de 8 passagers (9 avec le chauffeur), avec une benne et en simple châssis pour y installer un plateau, par exemple. Il y a 3 longueurs (L2, L3, L4) entre 5,31 m et 6,36 m et 3 hauteurs (H1, H2, H3) de 2,25 m à 2,76 m. Dans le cas qui nous occupe, nous avions un L3H2 tôlé. Il faisait donc 5,99 m de long, 1,87 m de large et de 2,52 m de haut. Un véhicule de 2,89 tonnes avec un moteur Diesel 2.2 l de 140 ch et une boîte automatique. Avec un plein, il est possible d’assurer des relais de plus de 800 km. Nous avions la version à 3 sièges dans la cabine. Tout en restant attentif à la MMA avec un permis B, le véhicule peut avoir une charge utile de 995 kg à 1870 kg selon la configuration et la motorisation Diesel (de 120 ch à 180 ch), hydrogène de 150 ch ou électrique (270 ch avec batterie de 100 kWh). Voilà pour les présentations.

Prendre ses marques

Comme pour toute voiture, il est important de se mettre à l’aise dans le véhicule et de bien régler les rétroviseurs. Ils seront essentiels lors des manœuvres, malgré la caméra de recul. Il n’y a pas de rétroviseur central dans notre fourgon, puisqu’on n’y verrait que de la tôle (il existe néanmoins un rétroviseur numérique en option). Un autre élément important est de bien vérifier les dimensions du véhicule, et surtout sa hauteur, sur le certificat de conformité. Cela pourrait éviter de le scalper. Et les risques sont nombreux : branches tombantes des arbres, portiques ou accessoires au plafond dans un parking pourtant suffisamment haut de plafond. Pour eux, il faudra faire un peu de gymnastique pour les repérer dans le miroir lors d’une marche arrière, ou sortir la tête par la fenêtre. Car le défaut des caméras de recul, c’est l’absence de vision en hauteur. Même chose en s’engouffrant dans un espace a priori signalé comme suffisamment haut, car on n’est jamais à l’abri d’une erreur de signalisation ou d’une porte de garage pas complètement levée (souvenir douloureux d’il y a quelques années). Ici aussi, c’est très rare d’avoir un capteur de hauteur. Il faut donc se pencher, sortir la tête, ou sortir tout court, pour vérifier. Les grands rétroviseurs extérieurs sont également un élément à prendre en compte lors des croisements dans les rues étroites et passages étriqués. Et pour ne pas donner une grosse claque sur la tête d’un piéton ou d’un cycliste.

En route

Pour démarrer, c’est avec une clé dans un barillet « à l’ancienne ». Le frein à main est à gauche. Il faut penser à l’abaisser jusqu’au plancher. Ce qui est un peu délicat quand on a un petit gabarit. À vide, la motricité de la traction ne pose aucun souci majeur avec 140 ch. La voie de gauche est tentante sur autoroute, mais il ne faut perdre de vue la distance de freinage accrue et un risque de basculement en cas de manœuvre brusque d’évitement. En tout cas, rouler à 120 km/h est satisfaisant bien en hauteur sur des sièges confortables. Cependant, une camionnette de presque 6 m ne se conduit pas comme une citadine, c’est une évidence. Ce sera surtout vrai lors des virages. Il faudra penser à bien élargir la courbe pour éviter que les flancs n’attrapent un obstacle au passage au grand malheur de la carrosserie. On pense notamment aux bollards, ces fameux poteaux que l’on retrouve un peu partout le long des trottoirs. C’est là que le rétroviseur droit aura toute son utilité, en particulier, le petit du dessous montrant la roue arrière. Autant dire que les bras font de grands mouvements avec le volant. Il ne faut d’ailleurs pas hésiter à faire des gestes amples.

Chargement

Pour les créneaux, l’axe de rotation permet à l’avant de pivoter très facilement. Il ne faudra donc pas hésiter à placer l’arrière près du trottoir avec un angle important avant de contrebraquer à fond pour mettre le véhicule bien parallèlement. La première fois, ce sera toujours bizarre d’avoir l’impression d’être stationné avec le capot du van dans le coffre de la voiture devant soi. Mais pour un chargement, il faut veiller à garder assez de places pour les ouvrants… Et pour ceux qui devront (dé)charger le véhicule. Les portes arrière et la porte coulissante (parfois 2 portes coulissantes) laissent pas mal de solutions pour cette opération. Il existe un système de blocage pour éviter qu’elles ne se referment d’un simple coup de vent. À moins d’être un as de Tetris, il faut réfléchir anticipativement à l’agencement des objets à transporter pour éviter un déséquilibre de poids ou que le matériel tombe durant la conduite. Les objets lourds seront bien répartis, le plus bas possible. Des lanières ou des sangles de tensions sont bien souvent indispensables. Il y a plein de points d'ancrage et de trous dans la structure pour arrimer ces câbles. Il est bien évidemment possible de se déplacer debout dans l’arrière du véhicule pour installer tout cela. Lors du déchargement, la hauteur du seuil de chargement peut être handicapante ou gênante. Il vaut mieux se montrer méthodique et patient pour le faire en plusieurs étapes et éviter de faire une chute dans le vide.

Nouveaux paramètres

Rouler avec un chargement influence le comportement du fourgon. Le couple du Diesel rend l’accélération relativement aisée. Les démarrages sont d’autant plus faciles avec la boîte automatique de notre Opel Movano. L’arrière se montre moins sautillant qu’à vide. Mais attention ! La masse plus importante va (encore) rallonger la distance de freinage. Dès lors, la conduite anticipative est de rigueur. Le régulateur de vitesse adaptatif de l’Opel Movano est un allié bien utile sur les autoroutes et routes hors agglomération pour tenir la bonne distance de sécurité et éviter les mauvaises surprises. Dans les ronds-points, il faut y aller calmement en essayant d’aplatir la courbe de virage pour éviter un excès de roulis. Si un meuble mal installé venait à basculer dans la zone de chargement, cela pourrait déstabiliser le véhicule en virage. Et sur les pavés, il faut s’attendre à entendre pas mal de bruit venant de l’arrière. En cas de doute, il est bon de s’arrêter au plus vite pour vérifier l’état du chargement. 

Conclusion

Ce petit tour en Opel Movano – et comme je sens que cela vous titille : pour aller chercher du mobilier de chambre à coucher dont un grand matelas – démontre que les utilitaires actuels sont adaptés à une conduite sereine et confortable. Néanmoins, le mobilier de la cabine est en plastique dur et peu flatteur. Mais il sera prêt à être maltraité. C’est du solide, comme les gros boutons. Le véhicule est compatible avec les systèmes des smartphones grâce à son système multimédia avec un petit écran. Pratique pour la navigation programmée à l’avance. Il y a aussi une navigation intégrée. Les aides à la conduite limitent les risques d’accident, même si cela reste une camionnette avec ses spécificités. Notamment sa longueur et sa hauteur. En cas d’attelage, le détecteur d’angle mort s’adapte automatiquement à la longueur de la remorque. Tout cela pour partir serein et apprécier un trajet en dominant la circulation. Pour la conversation avec les passagers, il faudra malgré tout tenir compte de quelques bruits aérodynamiques, de châssis ou de marchandise dodelinant au rythme de la suspension absorbant les irrégularités du revêtement routier.

(Olivier Duquesne – Source : Opel / Stellantis – Picture : © Olivier Duquesne)

Olivier Duquesne

Olivier Duquesne

Journaliste FR @ Tagtik - Rubriques auto et mobilité

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