Né un 16 décembre : Billy Gibbons, le barbu en chef de ZZ Top
Toujours imperturbablement fidèle à son blues rock sudiste, le Texan a vu le jour en 1949 à Houston et fête donc son 75ème anniversaire
On a un peu de mal à imaginer que le vieil homme à la pilosité faciale abondante (désormais poivre et sel) au Setson inamovible ait pu un jour être glabre et gambader en culottes courtes. C’est que, depuis les premières envolées électriques poisseuses du trio en 1971, comme "Brown Sugar" ou "Goin’Down To Mexico", ZZ Top a rapidement peaufiné cette image de ranchers burinés par le soleil. Détail piquant, à défaut d’un label texan d’ailleurs inexistant, ils ont enregistré leur cinq premiers albums pour le label britannique London Records ! Pourtant avec des titres épicés, voir hispanisants, comme 'Rio Grande Mud' (1972), 'Tres Hombres' (1973), 'Fandango' (1975) ou 'Tejas' (1976), il est clair qu’on se trouve bien loin du brouillard de la Tamise !
La plupart des titres sont construits sur une rythmique basique autour de laquelle Billy Gibbons tresse ses enluminures électriques sur une des 9 ou 10 Gibson Les Paul (vintage s’il vous plaît) qu’il apprécie tant. A l'exception d'une pointe d'humour décalé, pas de messages alambiqués non plus chez ZZ Top mais des instantanés d’un quotidien écrasé par l'astre divin ("Waiti’n’For The Bus" ou "La Grange") et bien entendu quelques histoires imbibées comme "Beer Drinkers & Hell Raisers". A ce propos, s’il ne néglige pas le Bourbon, Billy Gibbons voue aussi une passion pour les bières trappistes belges avec une préférence pour la Westmalle et l’Orval semble-t-il.
ZZ Top aurait pu vivoter dans le giron d’un blues rock certes jouissif mais également répétitif. C’est oublier un peu vite que les trois barbus savent quels atouts utiliser pour séduire un plus vaste public. Des les premières années de la chaîne musicale MTV en août 1981, ils en comprennent tout l’intérêt et l’impact potentiel sur leur succès encore assez modeste. En 1983, l’album "Eliminator" signe un virage vers un rock plus heavy. En s’appuyant sur deux autres de leurs passions, les gros moteurs pétaradants et les jolies filles court vêtues, ils accumulent les disques de platine aux quatre coins de la planète. S’il semble un rien désuets aujourd’hui, leurs clips comme "Gimme All Your Lovin’" et "Sharp Dressed Man", en regroupant tous les ingrédients mentionnés plus haut, ont apporté une pierre essentielle au succès planétaire du trio. Bien qu’il s’émoussera progressivement, les trois lascars capitaliseront ensuite, avec un acharnement quasi obsessionnel, sur ies mêmes recettes jusqu’au décès du bassiste Dusty Hill en juillet 2021 à i’âge de 72 ans.
Jamais plus heureux que sur les planches, Billy Gibbons alterne aujourd’hui des prestations plus intimes avec the BFG’s et des concerts avec les increvables ZZ Top. Le bassiste Elwood Francis a certes remplacé Dusty Hill les murs d'amplis (tous raccordés à l'électrité sinon c'est pas drôle) sont toujours bien présents. Billy n’a donc toujours aucune intention de prendre sa retraite !
(AK - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Billy Gibbons avec ZZ Top à Mannheim (Allemagne) le 22 septembre 1986