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Née un 24 novembre : Carmel, au croisement du jazz, du gospel et de la pop

  Avec un prénom aussi imagé que le sien, la chanteuse anglaise aujourd’hui âgée de 66 ans n’avait nul besoin de s’encombrer de McCourt, le reste finalement superflu de son patronyme officiel

   Au début des années 80, l’Angleterre vivait les derniers soubresauts du punk et tombait sous le charme des extravagants Nouveaux Romantiques. D’abord accompagnée de deux solides gaillards (Jim Paris à la contrebasse et son cousin Gerry Darby aux percussions), le trio mise tout sur l’incroyable voix de Carmel. S’il ne comportait que six titres, leur premier mini-album éponyme sur le label Red Flame en 1982 dévoile une personnalité unique et quelques chansons décharnées mais poignantes comme "Track Of My Tears" ou "Storm". Carmel a fréquenté plusieurs établissements catholiques dans son enfance et son adolescence. Avec son timbre de voix parfois proche de Billie Holiday, on l’imagine volontiers en bonne place dans la chorale de l’école. En l’entendant, on l’imagine noire comme l’ébène mais elle est née dans le Lincolnshire et possède la carnation laiteuse de ses compatriotes. 


  Ce premier essai n’est qu’un galop d’essai. Dès 1984 et "The Drum Is Everything", Carmel s’emploie à étoffer ses orchestrations en gardant jazz et gospel en points de mire. Choeurs et cuivres luxuriants sur "More, More, More", orgue acidulé sur "Bad Day", une longue introspection presque vaudou avec "The Prayer "et en contrepoint une escapade chez les péripatéticiennes avec "Rue St Denis" continuent à dessiner un parcours fascinant mais intransigeant. La consécration viendra un an plus tard avec "The Falling" et ce "I’m Not Afraid Of You" qui provoque toujours les mêmes frissons  près de 40 ans plus tard. "Sally", son plus grand succès populaire, figure également sur le même disque. En 1987, sur "Everybody’s Got A Little Soul", elle continue à explorer les méandres d’un jazz de plus en plus luxuriant. 


   "J’oublierai ton nom" a bien été écrit par Jean-Jacques Goldman et Michael Jones pour l’album "Gang" de Johnny Hallyday, on ne peut s’empêcher de considérer ce duo avec Carmel comme une incongruité dans la carrière de la chanteuse anglaise. En 2020, son hommage "Strictly Piaf" vaut plus pour des versions anglaises comme "Running" que pour des reprises discutables de classiques comme "Mon légionnaire" à l'exception d'un inévitable "La vie en rose" joliment méconnaissable. En 2022, avec "Wild Country", toujours à la recherche de nouvelles sonorités, Carmel s’évade même quelques instants du côté de Bollywood et prouve surtout qu’elle possède encore un sacré filet de voix, certes plus fragile mais toujours aussi émouvante comme sur "Warm & Tender Love" par exemple…

 

(AK - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Carmel avec Jim Paris et Gerry Darby dans les coulisses d’une émission télé de la RTBf à Bruxelles (Belgique) en octobre 1986

AK

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Journaliste @tagtik FR - Music, cullture, festivals

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