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Née un 25 décembre : Desireless, grande Voyage, Voyage(use) devant l’Eternel

  C’est à Paris que Claudie Fritsch voit le jour en 1952. Elle a eu amplement raison d’adopter un nom de scène plus porteur !

 

  Avant de connaître le succès abbé "Voyage, Voyage", Claudie suit des cours de stylisme-modélisme au sein du Studio Berçot, école dans laquelle Isabel Marant, Véronique Leroy ou Vanessa Seward (A.P.C.) ont également reçu une formation. Cela explique sans aucun doute le soin que l’artiste a toujours apporté à sa garde-robe mais sans doute moins le choix de son emblématique coiffure "hérisson" du milieu des années 80 ! Pendant quelques saisons, avec son amie Claude Sabbah, elle possède même sa propre marque : Poivre et Sel.


  C’est évidemment de retour d’un… voyage en Inde qu’elle commence à s’intéresser à la musique à l’aube des 80’s. Pas de sitar pourtant, ni d’effluves de patchouli pour ses premières expériences tombées dans les oubliettes de l’histoire. Encore une fois, un enchaînement de petits hasards heureux s'agenceront pour conduirf à l'enregistrer ce "Voyage, Voyage" qui, en 1986,  deviendra un tube mondial mais aussi son totem. Au départ, Jean-Michel Rivat destinait la chanson à Michel Delpech mais c’est finalement Desireless, son look androgyne et sa coupe en brosse qui en hériteront. Ce sera un véritable carton bien au-delà des frontières de l’Hexagone. L’Allemagne, l ‘Autriche et l’Espagne propulsent le titre à la première place des ventes. La Suisse, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, Israël, la Belgique, la Suède et l’Italie emboîtent le pas. Succès sur toute la ligne…


  Deux ans plus tard, sur les mêmes rythmes electro, son deuxième single "John", avec sa litanie de globe-trotter (Hanoi, Madrid ou Bagdad sont notamment appelés à la rescousse) permet d’entretenir l’illusion mais lorsque son premier album "François" voit enfin le jour en 1989, les aiguilles de l’horloge ont tournée et Desireless rejoint inexorablement la longue cohorte des "one hit wonder", ces artistes qui ne possèdent qu’une seul succès d’envergure à leur actif.


  Avec persévérance, Desireless n’en continue pas moins à s’épancher en musique avec, de temps à autres, d’ambitieux projets comme cet hommage aux textes de Guillaume Apollinaire avec Antoine 'Valfeu' Aureche (2017) mais invariablement, avec une régularité métronomique, c’est encore et toujours "Voyage, Voyage" qui est mis à toutes les sauces. Quelques exemples ? "Tes voyages me voyagent" avec Alec Mansion (2009), un étonnant remix de DJ Esteban (2010) ou ce "Voyage avec Opération Of The Sun", une autre manifestation artistique de son complice Antoine Aureche (2022).


  Dans son rôle de grande prêtresse electro, capitalisant sur une base d'aficionados toujours imposante, Desireless tient toujours fermement les rênes de sa destinée en main. Sur son site personnel (desireless.net), elle distille régulièrement ses nouvelles productions et ne manque pas d’ajouter des chapitres supplémentaires à cette  autobiographie "Le ciel est toujours bleu" dont l'écriture a débuté en 2017. 


   Et si Desireless était bien plus que "Voyage, Voyage" ?

 

(AK - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo ; Desireless dans les coulisses d’une émission télé à Liège (Belgique) le 21 janvier 1987

AK

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Journaliste @tagtik FR - Music, cullture, festivals

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