Tragédie en Serbie : la population demande justice pour ses morts
Depuis le vendredi 1er novembre, Novi Sad pleure 14 morts dans l'effondrement d'un auvent en béton de la gare de la ville. Secoués par ce drame, des milliers de manifestants sont sortis exprimer leur colère envers leur gouvernement dans la soirée du mardi 5 novembre. Ils l’accusent de négligence criminelle et exigent des comptes.
Un moment de silence a été observé en mémoire des victimes, dont deux fillettes. "Je suis ici parce qu’une petite fille de 6 ans ne pourra jamais souffler les bougies de son septième anniversaire... C’est pour ça que c’est important, la corruption tue", a déclaré à l’AFP Maja Gledic, une habitante de 50 ans, en faisant référence à une des victimes. "Combien d’enfants devons-nous perdre encore pour que ce soit fini ?" a-t-elle ajouté en colère.
Une enquête a été ouverte et 48 personnes ont déjà été entendues. Le ministre de la Construction, Goran Vesic, a officiellement démissionné mardi matin. Mais cela ne semblait calmer les manifestants qui ont exigé que d’autres têtes tombent. "Vous êtes coupables !" ont-ils lancé en s’adressant aux autorités. Sur les pancartes, on pouvait lire "Prison, prison !" et "Arrêtez les criminels !".
La tension est montée d’un cran lorsque des manifestants ont commencé à attaquer la mairie et à briser des vitres. La police n’a pas tardé à rétorquer en lançant du gaz poivré. D’autres manifestants ont tenté de s’interposer en criant : "ne détruisez pas notre ville !".
La réaction du président serbe Aleksandar Vucic n’a pas tardé. A peine quelques heures après le début des manifestations, Vucic a posté une vidéo sur Instagram : "Mon message [aux manifestants violents], c’est que la police est dans la retenue ce soir. Pas seulement à cause d’eux, mais à cause du respect dont nous faisons preuve envers les victimes de cette terrible tragédie. Mais que les citoyens serbes ne pensent pas une seule seconde que la violence est autorisée. Tout ceux qui y ont pris part seront punis".
(Insaf A -Source : Le Parisien/Picture : Pexels)