Le 800m féminin gagné par un homme?
Un doute plane en tout cas sur la véritable identité sexuelle de Caster, qui a explosé la concurrence en finale du 800 et s'est invitée sur la plus haute marche du podium, à la surprise générale. La tenante du titre, la Kenyane Janeth Jepkosgei, médusée, est arrivée deux secondes plus tard. A 18 ans, Caster Semenya, affiche un physique assez atypique: mine de jeune adolescente, voix rauque, duvet au dessus de la lèvre supérieure, démarche masculine et épaules d'haltérophile... alors que ses rivales du 800m sont plutôt maigrichonnes. Et si la médaillée d'or était un homme? La rumeur a commencé à se répandre cet été, lors des championnats du monde junior, à l'île Maurice, lorsque la Sud-Africaine a réalisé 1'56''72, meilleure performance de l'année. Trois mois plus tôt, elle mettait 15 secondes de plus pour boucler la même distance. Son temps en finale (1'55''45) a soulevé tellement d'interrogations à Berlin que lors de la conférence de presse d'après course, Caster a été remplacée par... le secrétaire général de l'IAAF, Pierre Weiss qui déclarait: "Elle est jeune, elle n'est que junior, elle n'est pas préparée à répondre aux questions que vous êtes en droit de lui poser". Des tests de féminité sont actuellement réalisés par des médecins, en Allemagne et en Afrique du Sud. Ce n'est donc que dans 3 semaines que nous aurons si Caster peut conserver à jamais sa médaille d'or. "Il serait totalement injuste de l'exclure. Il n'y a pas de preuves qu'elle ne soit pas une femme, il y a juste un doute visuel." concluait Pierre Weis. Alors que la plupart de ses adversaires se sont montrées soit catégoriques, soit agressives, soit jalouses, la Britannique Jennifer Meadows, médaillée de bronze, a été la seule à faire preuve d'un peu d'humanité : "Si rien de ce qui se raconte ne se révélait exact, je me sentirais vraiment peinée pour elle." (LB/Picture: photo news)