Cyclisme

Que se passera-t-il ce dimanche si Bradley Wiggins coince dans le terrible Mur de Péguère et que Sean Yates, le directeur sportif de la formation Sky, demande à Christopher Froome d'attendre son leader, abandonnant ainsi ses chances au général? Une partie de la réponse à cette question se trouve dans le journal l'Equipe, ce dimanche. Longuement interviewé par le quotidien sportif français, Froome se laisse aller à quelques confidences et laisse poindre une certaine amertume au regard de sa situation actuelle. Reconnaissant qu'une victoire dans la Grande Boucle pourrait changer sa vie", Froome avoue indirectement que le respect de l'accord passé avec Wiggins est contre nature. "C'est pour ça que c'est un grand, très grand sacrifice", admet-il. Mais jusqu'où ira ce sens du dévouement, si Wiggins connaît une grave défaillance? "Si j'ai le sentiment qu'on peut perdre le Tour, je suivrai les meilleurs, que ce soit Evans ou Nibali, pour préserver nos chances, assurer la présence des Sky", répond mystérieusement Froome, qui n'exclut donc pas complètement de jouer sa propre carte si la course l'exige. Conscient qu'il est sans doute supérieur à son leader quand la route s'élève, Froome reconnaît la supériorité de Wiggins dans l'exercice du contre-la-montre. "Dans ce Tour il y a plus de 100 kilomètres de chrono, alors on a décidé en interne que j'accompagnerais Wiggins dans les cols sur un rythme régulier, lui fera la différence dans les chronos, c'est comme cela qu'on gagnera le Tour", explique-t-il. "Tout le monde s'interroge sur moi, j'en suis conscient et je sais que je serai capable de gagner ce Tour, mais pas chez Sky. Nous avons défini une stratégie autour de Wiggins et tout le monde la respecte", a-t-il conclu. Une façon de manier un double langage qui aiguise encore la curiosité autour des étapes pyrénéennes, où tout le monde espère secrètement voir Froome rompre ce pacte de dupes. Que le meilleur gagne, bon sang! Car telle est l'essence de la compétition cycliste. (LB avec AFP/Picture : Belga)