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Giro : la sécurité en question après la mort de Wouter Weylandt

Les organisateurs du Giro privilégient-ils le spectacle au détriment de la sécurité des coureurs? Cette question, récurrente ces dernières années, fait enfler la polémique après la chute mortelle de Wouter Weylandt dans la descente du premier col de ce Tour d'Italie. Pour certains, la disparition en course du jeune coureur de Leopard Trek n'est pas seulement due à la fatalité. Maarten Wynants, ancien coéquipier de Wouter Weylandt chez Quick Step, pointe du doigt les organisateurs. "Ils sont allés loin dans leur attirance pour le spectacle", regrette-t-il. Michel Wuyts, commentateur de ce Giro pour la VRT, juge qu'une telle descente survenait trop tôt dans la course, à un moment où le peloton est encore très nerveux. "Cette descente était très dangereuse, surtout lors de la 3e étape. Depuis tout petit, je vais en vacances dans cette région. La visibilité n'est pas optimale dans ces descentes, dont les trajectoires sont difficilement évaluables pour les coureurs. Si tôt dans l'épreuve, les cyclistes ont cette envie de gagner. Un tel parcours à un tel moment de l'épreuve, ce n'était pas très indiqué", estime-t-il. Avant de rajouter que pour lui, cette surenchère dans le spectaculaire est imputable aux organisateurs, qui se sont laissé aller à des choix sensationnalistes lors des dernières éditions. "Je trouve que le Giro -plus particulièrement l'organisateur Zomegnan, qui jadis avait une plume très acerbe- a dérapé sévèrement. Il a réservé un parcours surhumain aux coureurs. Au Tour de France, il y a tout au plus 3 cols hors catégorie par étape. Au Giro, l'organisation en veut 4 ou 5", relève Michel Wuyts. La mort de Weylandt devrait en tous cas relancer le débat sur les dangers du parcours de ce Giro 2011. Lorsqu'il avait reconnu la 14e étape, Alberto Contador s'était inquiété de la dangerosité de la descente du Monte Crostis (photo), un col inédit dont la descente se fait par une route étroite, défoncée et couverte de graviers. "Le plus dur sera la descente avec des graviers et des précipices. L'idéal sera de basculer au sommet puis de prendre un VTT", avait ironisé l'Espagnol. Une déclaration qui prend tout son sens aujourd'hui. De leur côté, les organisateurs du Giro ont tenté d'éteindre le feu des polémiques en soulignant les mesures prises après la chute de Pedro Horrillo sur le Tour d'Italie 2009. Le coureur espagnol, véritable miraculé de son sport, avait survécu à une chute dans un précipice de plusieurs dizaines de mètres et était resté longtemps dans le coma, avec plusieurs lourdes fractures. "Depuis, nous avons encore renforcé le dispositif avec des éléments des chasseurs alpins et des pompiers. Aucune course au monde ne met autant de moyens pour secourir d'éventuels blessés accidentels", précise Angelo Zomegnan. Pas sûr que cela suffise à calmer les coureurs, dont les nerfs sont à vif après le drame d'hier. (LB/Picture : photo news)

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