L'étrange stratégie de QuickStep au Tour de Suisse
Y a-t-il une équipe-fantôme sur le Tour de Suisse? C'est la question qu'on peut se poser en observant les résultats de L'équipe Etixx-QuickStep depuis le départ de l'épreuve.
Dès la première étape en ligne, Michal Kwiatkowski, le leader supposé de la formation belge, terminait à 10 minutes du vainqueur. Deux jours plus tard, lors de la troisième étape, sur un parcours qui semblait taillé pour Zdenek Stybar, le joker de la formation, le Tchèque terminait à 13 minutes du vainqueur du jour, Peter Sagan.
Des résultats qui prêteraient à sourire pour une équipe de ce calibre s'il n'y avait une stratégie pour expliquer cette inhabituelle discrétion.
Pour les responsables de l'équipe, en effet, le Tour de Suisse n'est pas un objectif en soi mais un ultime galop d'entraînement avant la Grande Boucle, qui s'élancera d'Utrecht le 4 juillet prochain.
Les entraîneurs et médecins qui entourent les coureurs de Patrick Lefevere préconisent même une approche scientifique pour les leaders de l'équipe. Kwiatko et Stybar doivent respecter une feuille de route très précise et les consignes de leur encadrement : il s'agit, pour faire simple, de ne pas dépasser des fréquences cardiaques données et de ne pas se mettre dans le rouge pendant ces étapes qui doivent se résumer à de longues sorties d'entraînement.
En appliquant cette méthode, le champion du monde Kwiatkowski a terminé 138e de l'étape-reine, courue mercredi dans les Alpes, à deux minutes de ... Mark Cavendish! Des performances bridées à peine compensées par la sixième place de Cavendish, jeudi, et par la 22e place au classement général de Gianluca Brambilla, le jeune espoir italien de la formation belge.
Reste à savoir si les organisateurs du Tour de Suisse trouveront amusante l'idée qu'une équipe puisse considérer une épreuve aussi renommée comme une simple route d'entraînement .
(LPR avec DR/Picture: © Belga)