"Quand on part à l'entraînement, on n'est pas sûr de revenir"
En début d'année, Levi Leipheimer et Tony Martin, les deux principaux transferts d'Omega-Pharma Quickstep, avaient été renversés par une voiture à l'entraînement, chacun de leur côté, mais sans trop de dommage (fracture de la jambe pour l'Américain, tout de même). Le 15 février 2001, les jumeaux Javier et Ricardo Otxoa, grands espoirs de la Kelme avaient rencontré leur funeste destin lors d'une sortie d'entraînement à Malaga. Ricardo sera tué sur le coup tandis que Javier, après un mois de coma, poursuivra sa carrière en paralympique, avec une médaille d'argent à la la clef aux Jeux d'Athènes. Hier, c'est un autre jeune cycliste qui a perdu sa vie, à 23 ans. Un nouveau "meutre automobile" qui a fait sortir les champions de leurs gonds sur les réseaux sociaux. "Jusqu'à quand cela va-t-il durer ? Nous devons exiger plus de respect de la part des conducteurs", s'indigne Luis Angel Mate (Cofidis). "Le cycliste est toujours le faible. Nous devons avoir plus de protection et de respect" a plaidé Oscar Pereiro, vainqueur du Tour de France en 2006. "Quand on part à l'entraînement, on ne sait jamais si on reviendra", enrage l'Espagnol, qui résume ainsi le sentiment général dans le peloton. "Je n'arrive pas à le croire", a déclaré Alberto Contador, récent vainqueur de la Vuelta, adressant ses condoléances à la famille du défunt. Tous les cyclistes du dimanche vous le diront: sur les réseaux routiers modernes, la place du vélo se réduit comme une peau de chagrin. La faute aux infrastructures défaillantes et aux comportement irresponsables d'une partie des automobilistes, qui refusent de "partager" la route avec les deux roues. Certains, professionnels ou non, le payent de leur vie. (LB/Illustration picture : Belga)