Tour de France/#16 : 4 cols mythiques font-ils une étape de légende?
Après, il sera trop tard... Voilà comment on pourrait résumer les enjeux de cette 16e étape, du moins pour ceux qui espèrent encore faire vaciller le trône de Wiggins, voire de le renverser. Après une journée de repos, les jambes ne répondent pas toujours comme de coutume et le profil de cette étape redoutable dans les Pyrénées se prête parfaitement à de grandes manoeuvres, lancées de loin. Avec deux cols hors catégorie et deux cols classés en première catégorie, on peut même qualifier cette escapade de 197 km entre Pau et Bagnères-de-Luchon de potentiellement légendaire. Mais la légende, il n'y a que les coureurs pour l'écrire, même si les organisateurs ont cette fois prévu l'encre et le stylo. Il faudra d'abord grimper quasiment à froid le col d'Aubisque (16,4 km à 7,1 %) suivi, après 35 km de descente, des premières rampes du Tourmalet (19 km à 7,4%). Ces deux ascensions hors catégorie assureront déjà une grande lessive à mi-étape et si Cadel Evans, qui n'a plus rien à perdre, se décide à attaquer dès le Tourmalet, on aimerait voir la tête que fera Wiggins et la langue que tirera son équipe. Car après le sommet du Tourmalet, perché à 2215 m, il n'y aura plus un mètre de plat jusqu'à l'arrivée. La plongée de 13 km vers Sainte-Marie-de-Campan est immédiatement suivie par le col d'Aspin, plus dur que ne le laissent croire son altimétrie générale (12,4 km à 4,8% de moyenne). Car si on enlève les 8 premiers km, en faux-plat, c'est du 8% bien pétaradant pendant 4,5 km. Même remarque pour l'ascension de Peyresourde, après 12 km de descente vers Arreau. En théorie, c'est un col de 9,5 km à 7,6% de moyenne mais ce sont les 7 derniers km qui sont les plus exigeants (8% de moyenne avec des murs au-dessus de 10%). Autant dire que si Nibali, Basso, Van den Broeck, Evans, Pinot, Brajkovic, Van Garderen, Rolland et les autres arrivent à se coaliser pour secouer le cocotier avant le dernier col, on pourrait assister à des défaillances. Ou à l'émergence de Christopher Froome, le seul qui ne perdra pas trop de temps sur Wiggins, samedi, dans le chrono de Chartres. Il n'est pas trop tard. Mais il est plus que temps. Car le spectacle, après tout, n'attend pas... (LB/Picture: ASO)