Tour de France/#17 : Un dernier sommet (d'ennui) pour la route?
Derniers réglages au classement général, victoire d'étape de prestige et bataille finale pour le maillot à pois, tels sont les vrais enjeux de cette 17e étape, car plus personne ne croit à une grande offensive lancée suffisamment tôt pour isoler Wiggins. Imagination tactique proche du zéro absolu, petits calculs d'épiciers, coureurs timorés ou en-dessous de leur niveau habituel on fait de cette 99e édition de la Grande Boucle une des plus pauvres en spectacle de ces quinze dernières années. Sans Peter Sagan et Vicenzo Nibali, les deux animateurs de ces trois semaines, on se serait ennuyé à mourir. Une façon de dire que si le show de Voeckler en a certainement fait pleurer plus d'un dans les chaumières de l'Hexagone, franchir 4 cols en tête dans un groupe auquel le peloton a laissé prendre 15 minutes d'avance n'est pas exactement de la même veine que les explications au sommet entre champions que nous sommes en droit d'attendre d'un vrai Tour de France. On ose donc à peine écrire que cette 17e étape a le profil de l'emploi avec ses 4 cols, dont une arrivée au sommet inédite, car jusqu'ici le spectacle a manqué de sel, quel que soit le plat proposé. Au menu du jour, il y a pourtant le légendaire col de Menté (9,3 km à 9,1%, cat. 1), dont la descente transforma pour l'éternité Luis Ocana en piéta de Michel-Ange le 12 juillet 1971. Mais les favoris de ce Tour nous ont habitué à mépriser les champs de bataille placés en début d'étape. Avant d'arriver au ravitaillement d'Aveux, 60 km plus loin, l'équipe Sky pourra -comme c'est devenu l'habitude- emmener le cortège des résignés par delà le col des Ares (6 km à 5,3%, cat. 2) et la côte de Burs (1,2 km à 7,6%, cat.3). Après avoir pris les musettes au vol, les coureurs ne seront plus qu'à une cinquantaine de kilomètres de l'arrivée. Il faudra d'abord franchir le Port de Balès (12 km à 7,8%, HC) mais comme il est de bon goût cette année d'escamoter l'avant-dernier col, on peut aussi bien prendre le reportage télé après une bonne sieste, aux alentours de 16 h45, au pied de la montée vers Peyragudes, à 20 bornes de l'arrivée. La première partie de cette ascension en deux temps nous rappellera le triste scénario de mercredi puisqu'il s'agit en fait du col de Peyresourde, où seul Nibali nous a un peu amusé il y a 24 heures. Puis, sept kilomètres avant la ligne, le peloton des rescapés s'offrira une courte descente avant un final en côte inédit sur le Tour: 3 km de montée assez sévère. A partir de la flamme rouge, c'est à nouveau plat. Si personne ne se décide à attaquer Wiggins, rien n'empêche d'imaginer que Valverde ou Sagan puissent s'imposer là-haut. A moins que Kessiakoff et Voeckler n'arrivent à Peyragudes main dans la main, avec 20 minutes d'avance sur le peloton... (LB/Picture : ASO)