Cyclisme

L'ancien coureur professionnel italien, Davide Cassani qui travaille aujourd'hui pour la télévision italienne a pu essayer ce fameux vélo "électrique", où un moteur et une batterie sont habilement dissimulés dans le tube vertical du cadre et actionnent une roue dentée rajoutée sur l'axe du pédalier. Le bouton qui active le "moteur" est lui placé dans les cocottes de freins et peut être actionné à plusieurs reprises pour sélectionner le nombre de tours/minute délivrés par ce "pédaleur auxiliaire". Depuis plusieurs semaines, un buzz enflait sur le web autour de l'utilisation de cette machine par des coureurs professionnels du peloton actuel. "Ce vélo existe depuis 2004... et son constructeur (qui préfere rester anonyme, NdlR) jure que quelques professionnels l'ont déjà utilisé explique Davide Cassani, professionnel de 1982 à 1996, qui a aussi livré ses impressions après avoir testé l'engin. "Je l'ai essayé ces derniers jours et je suis resté sans voix : j'ai pu rouler à 50 km/h sans problème et sans être fatigué", raconte-t-il sur le site internet de la RTBF. Mais l'affaire prend une tournure encore plus troublante (voire saumâtre) lorsque l'on prend la peine d'analyser les images des victoires de Fabian Cancellara à Paris-Roubaix et au Tour des Flandres. Certains l'ont fait et le résultat est tout bonnement explosif. A Roubaix, on voit le Suisse faire des gestes vraiment très curieux avec son auriculaire alors qu'il est revenu sur Leukemans, après avoir lâché "comme un facteur" et sans même lever les fesses de la selle le groupe Boonen. Au tour des Flandres, la scène se répète, mais dans le mur de Grammont cette fois. Au moment où Cancellara dépose Boonen comme un vulgaire cyclotouriste, il manipule apparemment un dispositif sur ses cocottes de freins. Dans les deux cas, il est vraiment étonnant de constater à quel point le petit doigt de Cancellara virevolte vers un bouton invisible et à quel point son changement de rythme s'opère sans effort apparent. Ceux qui n'ont pas la mémoire courte se rappelleront sans doute que Cancellara avait changé de vélo (le moteur n'aurait qu'une autonomie limitée!), tant au Ronde qu'à Paris-Roubaix avant ses deux démarrages fulgurants. Des démarrages que certains avaient qualifié à l'époque -était-ce prémonitoire ?- d'accélération dignes d'une mobylette... Vous êtes sceptique? Si vous voulez le voir pour le croire, tapez "doped bike" dans le moteur de recherche You Tube et jetez un oeil sur ces images dérangeantes. Vous ferez alors partie des 113.000 personnes qui ont vu ce film et qui sont aujourd'hui persuadées que si Fabian Cancellara n'est pas dopé, son vélo l'est. (LB avec RTBF.be/Picture : Belga)