Mauresmo : "J'étais entre ange et démon"
Amélie Mauresmo, qui a mis un terme à sa carrière jeudi, a révélé avoir réalisé qu'il était temps de tourner la page du tennis au soir de sa défaite en huitième de finale à Wimbledon contre Dinara Safina, cet été. "Cela devenait difficile mentalement. Cela a été une période douloureuse, limite dépression", a-t-elle confié. "Je sentais que j'étais au bout du chemin. Entre la petite fille qui en rêvait et l'envie de faire d'autres choses, j'étais entre ange et démon. Il y avait une lutte entre les deux. Aujourd'hui, concrètement, je n'ai plus envie d'aller sur le terrain pour m'entraîner." La carrière de la Française restera, d'ailleurs, étroitement liée à Wimbledon puisque c'est là, en 2006, qu'elle décrocha sa plus belle victoire, au terme d'une finale somptueuse contre Justine Henin. "L'image qui reste, c'est Wimbledon, mais toute l'aventure est fabuleuse. S'être affirmée à travers le jeu, ce sont des victoires qui n'ont pas de prix." Plus grande championne de l'histoire du tennis français depuis une certaine Suzanne Lenglen, Amélie Mauresmo n'a pas précisé quel serait son avenir. À 30 ans, l'ancienne première joueuse mondiale, ne se voit cependant pas revenir dans quelques mois à l'image des retours de Kim Clijsters ou de Justine Henin. "La vie m'a appris qu'il ne fallait jamais dire jamais, mais au-delà de cela, je n'y crois pas trop. Je ne suis pas là pour dire dans trois mois, je vais repartir comme en 40", sourit la Picarde, qui a remporté 25 tournois et amassé plus de 15 millions de dollars en terme de prize money. "S'il suffisait d'arriver sur le terrain et de briller, oui je pourrais continuer, mais pour y arriver, il faut un gros boulot et je ne me sens pas capable de le faire. Le futur n'est pas défini. J'aime bien prendre mon temps. On verra ce qui se présentera." (S. P. H./Picture : photo news)