Conflits

L’Ukraine mène, en ce moment même, une opération spéciale pour amener la guerre chez l’agresseur. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky l’a confirmé. 

Dans une interview accordée au média français La Dépêche, la politologue et enseignante à Sciences Po Paris, Vera Grantseva, revient sur la réaction de Poutine face à l’attaque surprise de l’Ukraine, ayant découlé sur un “état d’urgence”. 

“C’est très typique du régime de Poutine d’utiliser un nouveau mot pour cacher la réalité. Ce qui se passe aujourd’hui dans les régions de Koursk et de Belgorod, c’est évident que c’est une guerre. Mais Poutine sait que la société ne peut pas accepter une guerre. Alors, il choisit d’autres moyens pour montrer qu’il y a un problème sans dire qu’il y a une guerre.”

Et la politologue d’ajouter : “quand vous regardez qui est nommé à la tête de l’opération pour contrer l’offensive ukrainienne, ce ne sont pas des militaires, mais des proches de Poutine, issus soit de ses gardes du corps, soit du FSB (Ndlr : le Service fédéral de sécurité de la Russie, successeur du KGB, est l’agence principale de renseignement et de sécurité intérieure de la Russie). En refusant de nommer la guerre comme telle, il est obligé de recourir à ce type d’approche qui demande qu’il y ait une coopération assez étroite. Mais on sait que les différentes institutions présentes sont assez divisées entre elles. Pour l’instant, c’est un désordre qui règne là-bas. La façon dont Poutine essaie de contrer l’offensive est assez irrationnelle et peu efficace.”

(Manon Pierre - Source : La Dépêche - Picture : by Kremlin.ru via Wikicommons under license Creative commons CC-BY-4.0)