"Le moment dont rêvent tous les ennemis de l'Occident"
Gilles Kepel, politologue français, spécialiste du monde arabe et de l’islamisme radical mais aussi professeur à l’université Paris Sciences et Lettres, se met au micro du Grand Entretien. Il revient notamment sur l’attaque terroriste de Moscou ayant fait 137 morts vendredi dernier.
Selon le politologue, l’attaque fait apparaître un défaut important dans “la cuirasse russe”. "Quand les services russes sont surtout occupés à persécuter les gens qui mettent des fleurs sur le tombeau de Navalny, et à s'occuper de l'Ukraine, ils ne peuvent pas prendre ça [la menace terroriste] en compte." Méfiant, il évoque également l’arrestation, peut-être trop hâtive, de 4 individus, suspects présumés de l’attaque. "C'est vrai que ça semble un peu téléphoné. De là à dire que l'attentat a été monté par les Russes, les effets délétères sur l'image de la Russie à l’internationale l'emportent sur les effets intérieurs."
Par la suite, Gilles Kepel est interrogé sur l’alerte terroriste en France, relevée à son plus haut niveau. "Ce n'est pas vraiment la question russe, mais le fait que dans la perspective des Jeux olympiques, tous les services de renseignements français sont sur les dents, font des exercices, il va y avoir une masse de touristes étrangers et c'est le moment rêvé pour tous les ennemis de la France, de l'Occident…”, c'est le terrain idéal pour les terroristes, l'occasion parfaite de commettre le pire.
Selon lui, le niveau d'alerte porté à son maximum est un message fort de prévention envoyé aux concitoyens. L’éventualité d’une attaque terroriste n’est pas une invention, il faut s’y préparer.
(AsD - Source : Radio France - Illustration : Unsplash)