Les supermarchés, grand gagnants du confinement?
Condamnés à passer de longues heures au sein de leur foyer, les Belges dépensent davantage dans les supermarchés. Si l'on en croit les derniers chiffres de Nielsen pour la semaine de Pâques, les ventes dans les enseignes de la grande distribution étaient en hausse de 23,5% par rapport à celles de l'an dernier.
Conséquence du confinement forcé, les consommateurs belges limitent leurs passages au supermarché, mais ils y consomment davantage. Une attitude qui s'est vérifiée durant la semaine de Pâques où les ventes des grands magasin ont augmenté de près d'un quart par rapport à la même semaine un an plus tôt.
Au total, dans la semaine du 6 au 12 avril, les consommateurs belges ont dépensé 59 millions d'euros de plus qu'un an auparavant. Il convient néanmoins de nuancer quelque peu ces chiffres car la semaine-étalon de 2019 n'était pas fériée, Pâques ne tombant pas au même moment que cette année. Si l'on compare les deux semaines pascales, on relève alors une augmentation de 10% des revenus des supermarchés ce qui est loin d'être négligeable.
Comment expliquer cette forte progression? "Tout d'abord, nous consacrons actuellement davantage de temps à travailler, manger et festoyer à domicile. Et l'on voit bien que les Belges s'efforcent de tirer le maximum d'avantages de cette situation", explique dans L'Echo Johan Vrancken, directeur général de Nielsen Benelux Connect, qui oublie peut-être de dire qu'avec des enfants en permanence à la maison, la part du budget consacré à l'alimentaire augmente presque mécaniquement.
Selon Johan Vrancken, ces dépenses pascales s'expliquent aussi par d'autres motivations. "Plutôt que d'aller en famille au restaurant ou au café pour un repas de Pâques, nous célébrons cette fête du mieux que nous le pouvons à la maison", explique-il, en évoquant également un facteur météo, très favorable cette année. "Cette tendance est très visible dans nos données: les ventes de produits de pâtisserie, de protections solaires et de boissons alcoolisées sont en augmentation".
Pas un mot ici sur la suppression des promotions dans les supermarchés qui a fait augmenter le panier de la ménagère comme l'ont constaté de nombreux consommateurs. Ni sur des raisons bien plus sombres que des motivations festives pour justifier l'augmentation des ventes d'alcool, dans des contextes personnels et familiaux parfois compliqués.
On appelera ça de l'angélisme. Et on se contentera de dire que le coronavirus n'aura certainement pas fait perdre d'argent à la grande distribution. Entre fin février et fin mars, les ventes des supermarchés de quartier avaient déjà augmenté de 26% par rapport à l'année précédente.
(Léopold Marie - Source : L'Echo/Picture : Pixabay)