Fast fashion : une industrie qui doit se réorganiser face à la crise
Le style est guidé par nombre de tendances et d’évènements. Au cœur du confinement, cette épreuve bouleversante, nous avons appris à vivre, à consommer et à nous vêtir autrement. Isolés, influencés par l’intérieur, nous avons transformé notre garde-robe. Les survêtements de sport, les t-shirts amples et les trainings confortables ont remplacé nos plus beaux costumes. Alors, comment l’industrie de la mode rapide a-t-elle subi le confinement ? Comment reprendre la vente dans ce contexte d’après enfermement ?
Si notre style vestimentaire a pris une autre forme durant ces mois de confinement, rien n’indique qu’il ne se muera pas à nouveau cet été, dans un climat ‘déconfiné’. Nous avons, pris par les impératifs de la crise, opté pour des vêtements plus larges et confortables à porter, des habits dont les ventes ont d’ailleurs augmenté considérablement. Aujourd’hui, « ‘L’incertitude est complète sur le sujet […] Mais on ne voit pas comment un événement d’une telle importance [le coronavirus] pourrait ne pas se traduire dans le style’", » déclare M. Simmenauer, professeur à l’Institut de la Mode à Paris, dans un article de la RTBF.
Les grandes enseignes telles que Zara, Gap, H&M ou encore Primark, ont connu des pertes nettes se chiffrant en millions d’euros depuis le début de la crise. Inditex, groupe espagnol et leader mondial dans la confection textile (il détient Zara, Bershka, Massimo Dutti…), a dû faire face à une première perte nette en début d’année, avec 409 millions d’euros en négatif. Le groupe suédois H&M, quant à lui, « prévoit un trimestre ‘déficitaire’ après une chute des ventes de 46% en mars » ajoute la RTBF. Financièrement solide et efficace dans la gestion de ses stocks, Inditex fait néanmoins figure d’exception dans le secteur en continuant à rémunérer ses employés, sans passer par le chômage partiel. En revanche, le groupe britannique Primark, la chaine suédoise H&M et la société espagnole Mango, ont dû faire appel au chômage partiel, aide sans laquelle ils n’auraient pas pu garder leurs salariés.
Il est aussi à noter qu’avec une reprise d’activité pour la plupart des magasins de mode, les marques doivent affronter une quantité phénoménale de stocks restés dans l’ombre. Alors que la mode varie avec les saisons, qu’elle suit des rythmes particuliers et se renouvelle souvent, il demeure compliqué d’écouler des collections qui n’appartiennent désormais plus à la tendance du moment. « La crise a perturbé toute la chaîne d’approvisionnement mondiale, conduisant certains groupes à annuler des commandes chez leurs fournisseurs asiatiques, au prix d’énormes difficultés pour les travailleurs locaux. » mentionne également la RTBF. Les conséquences financières sur l’industrie de la mode rapide sont importantes et amènent les principaux concernés à redéfinir leur mode de fonctionnement. De plus, le plaisir de shopper à l’extérieur se voit fortement entaché par les mesures de distanciation sociale et par la baisse du niveau de revenus.
Finalement, ceux qui ressortent victorieux de la crise sont, sans conteste, les commerces en ligne qui ont su attirer toute une frange de la population dont les baby-boomers.
(Anne-Sophie Debauche - Source : RTBF - Illustration : Pixabay - Free_Photos)