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L'Onem a-t-il réduit artificiellement ses dépenses de 20%?

Sur les 4 dernières années, les dépenses en allocations de l'Office national de l'emploi (ONEM) ont baissé de 20%, indique ce matin La Dernière Heure.

Selon les chiffres présentés par le Ministre de l'Emploi, Kris Peeters (CD&V), si le rapport annuel 2016 de l'Onem faisait état d'une diminution des dépenses en allocations pour un montant de 1,5 milliard d'euros en trois ans (soit une baisse de 15% du budget), une diminution de l'ordre de 5% est également attendue pour 2017.

Comment s'explique cette baisse considérable dont se flatte le gouvernement?

Selon le Ministre de l'Emploi, cette baisse est attribuable d'une part à la croissance (base annuelle de 1,7% pour 2017 et 2018) et d'autre part aux différentes mesures prises par le gouvernement, notamment la réduction du coût du travail, le chômage avec complément d'entreprise, le crédit-temps et le congé thématique dans le privé.

Mais ce que le Ministre ne dit pas, c'est qu'une partie de la somme économisée est en fait un transfert de charges. En effet, l'économie sur les allocations de chômage dont se targue le fédéral pèse désormais sur les épaules des communes et des CPAS fournissant toujours plus d'aides sociales diverses. Marie Castaigne, conseillère à la fédération des CPAS wallons estimerait le phénomène à un tiers de la somme.

Du côté Bruxellois, Jean Spinette (PS), président de la conférence des 19 CPAS de Région, ne cache pas son inquiétude. Selon lui, cet assainissement budgétaire, qui n'est autre qu'un transfert de charges, précarise une partie de la population. En quand une personne n'a plus droit ni à des allocations de chômage, ni à une aide du CPAS, elle devient dépendante de son conjoint.

Le gouvernement est-il donc vraiment en droit de se féliciter de ce beau bulletin qui cache en fait une réalité sociale nettement plus alarmante? On est en droit de se poser la question.

(FvE - Source: La Dernière Heure - Illustration Picture: Belga)

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