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Pension à 1500 euros pour tous: un rêve devenu possible?

Plusieurs partis de gauche en ont fait une promesse ou un objectif, chacun choisira le mot qui lui convient en fonction de la la confiance qu'il veut bien accorder aux hommes politiques. Une pension minimum garantie s'élevant à 1500 euros après une carrière complète, c'est un peu comme la bête du Loch Ness: on en parle beaucoup mais on ne la voit jamais. Cet objectif est-il réaliste alors que le coût des pensions continue de peser très lourd dans le budget de l'Etat? 

Si l'on observe la question sans manichéisme idéologique et sous un angle purement économique et comptable, la dynamique d’indexation automatique devrait permettre de se rapprocher fortement de cette barrière quelque peu mythique lors de la prochaine législature, analyse l'Echo.

En effet, selon les calculs faits par les spécialistes des pensions, à politique inchangée, on ne devrait pas être tellement loin de cet objectif en 2024, soit à la fin de la prochaine législature.

Au cabinet du ministre Daniel Bacquelaine (MR), on ne nie pas l'évidence. "Si on poursuit le relèvement de la pension minimum dans la même proportion que ce qui a été fait par le gouvernement Michel (+12,73% pour les salariés), on arrive, au terme de la prochaine législature, à une pension minimum de 1.427 euros. En poursuivant simplement la politique de Daniel Bacquelaine, une pension minimum de 1.500 euro est donc possible."

Même si la pilule budgétaire sera dure à avaler pour le prochain gouvernement, la charge symbolique d'une telle revalorisation des pensions suscite évidemment l’intérêt des partis, qui voient en l'indexation automatique une instrument pour y arriver en douceur.

Aujourd’hui, après une carrière de 45 ans, un salarié isolé touche une pension de 1.266,37 euros brut, une progression de 143 euros ayant été réalisée lors la dernière législature. D’ici 2024, ce montant devrait logiquement être indexé à cinq reprises, ce qui rend tout à fait réaliste une pension minimum garantie à environ 1.400 euros par mois.

En intégrant les différentes indexations attendues sous la prochaine législature, il faudrait dégager 958 millions supplémentaires pour arriver, en 2024, à une pension minimum de 1.500 euros brut. Les deux enveloppes bien-être prévues pour les périodes 2021-2022 et 2023-2024 dont la répartition sera négociée avec les partenaires sociaux, pourraient permettre de dégager le budget complémentaire nécessaire.

Raison pour laquelle certains estiment qu’en augmentant encore un peu les deux enveloppes bien-être prévues d’ici 2024, l’objectif symbolique des 1.500 euros brut est loin d’être un impossible rêve.

Pour rappel, le Bureau fédéral du Plan avait de son côté calculé que la proposition du PS de porter en un seul bond la pension minimum à 1.500 euros net coûterait 3,2 milliards d’euros.

Pour les deux partis qui sont condamnés à s'entendre pour former le prochain gouvernement fédéral, le PS et la N-VA, les enjeux sont de taille. Les socialistes ont besoin d'un symbole fort pour justifier une collaboration avec les nationalistes flamands et la pension minimum garantie à 1500 euros serait un beau trophée.

La N-VA, elle, doit répondre à la campagne parfois très sociale menée dans son dos par le Belang sur le plan socio-économique. Les pensionnés belges seront-ils les bénéficiaires symboliques de ce drôle  de compromis? L'avenir nous le dira...

(LpR - Source : L'Echo/Picture : Pixabay)

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Journaliste FR @Tagtik - Rubriques politique - société - économie - conflits

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