Seuls 7% des chômeurs bruxellois sont bilingues
Le constat est affligeant: la Région bruxelloise, capitale de l'Europe et terre de bilinguisme par excellence, compte seulement 7% de demandeurs d'emploi qui maîtrisent une autre langue nationale, indique ce matin le quotidien l'Echo. Ceci alors que dans la capitale, la moitié des offres d'emploi recrutent des candidats bilingues, la maîtrise du néerlandais revenant souvent dans les descriptions de poste.
Ce phénomène est un réel souci tant pour les demandeurs d'emploi, qui voient leur candidature refusée, que pour les entreprises, qui ont de la peine à recruter le candidat ad hoc et voient leurs possibilités de se développer réduites d'autant.
Le manque de candidats bilingues est tellement criant que certaines entreprises, comme Securitas par exemple, ont choisi de prendre le problème à bras le corps: elles forment elles-mêmes ces demandeurs d'emploi, palliant ainsi un enseignement qui fait défaut. Car c'est bien là, dans l'enseignement, que le bât blesse. Si théoriquement, les Bruxellois sont supposés apprendre la seconde langue nationale à l'école pendant 9 années, c'est à dire dès la 3ème primaire, leur bilinguisme est loin d'être une réalité.
Pourtant, une lueur d'espoir était revenue avec le Pacte d'excellence qui souhaitait inscrire au programme l'apprentissage des langues dès la maternelle. En outre, des cours de néerlandais et d'anglais devaient être rendus obligatoires dès la 1ère secondaire. Des objectifs qui, très vite, faute de moyens et sous la pression des syndicats (craignant de voir la charge de travail des enseignants augmenter), ont été revus à la baisse.
En matière de bilinguisme, les Bruxellois donnent encore leur langue au chat!
(JaG & LpR - Source: L'Echo / Illustration Picture: Belga)