Economie

"Cette crise n'est pas une affaire de semaines, pas une affaire de mois, mais une affaire d'années," pointait le Ministre l'Economie français Bruno Le Maire, il y a quelques jours, plantant ainsi le décor du choc qui attend les pays européens dans un plus ou moins proche avenir.

Si le scénario est évidemment relativement pessimiste, certains secteurs, gardent la tête hors de l'eau en cest temps très difficiles. Petit passage en revue des secteurs à qui la pandémie réussit plutôt bien.

La grande distribution: alimentaire, mon cher Watson

Avec le confinement, des centaines de milliers de repas sont désormais pris à domicile et non à l'extérieur, chaque semaine. Et pour nourrir toute la famille rassemblée, il faut évidemment faire des courses plus importantes. La grande distribution récupère donc presque mécaniquement l'argent des snacks, des sandwicheries, des cantines et des restaurants. Avec un chiffre d'affaires en nette hausse, le secteur s'en tire plutôt bien, surtout les petites surfaces, plus proches et plus sécurisantes parce qu'on y passe moins de temps, même si l'on y va plus souvent.

Les courses livrées à domicile, les ingrédients de base (oeufs, farine, pâtes, sucre, beurre,...), les produits surgelés (qui offrent comme solution de stockage) et un regain d'intérêt pour le bio (perçu comme sain et offrant une aleernative aux produits en pénurie) sont des tendances fortes de cette hausse

Télé, streaming, jeux vidéos: la soif de distraction

Autre comportement fort marqué pendant ces semaines de confinement, le besoin de distraction et le nouveau défi que constitue la présence quasi permanente des enfants dans la maison.

Les Belges regardent davantage la télévision: selon un sondage sur internet mené auprès de 1.500 personnes durant le weekend de Pâques, plus de la moitié des personnes interrogées (63%) déclarent regarder "plus souvent" ou "beaucoup plus souvent" la télévision. Pour s'informer mais aussi pour se changer les idées.

Cette soif de distraction et d'infos déborde évidemment du cadre de la télé à l'ancienne: les séries, les jeux vidéo, les plateformes de streaming et les films ont le vent en poupe.

Les applis de fitness: confinez, éliminez

Qui dit confinement à domicile, dit forcément aussi explosion du temps passé sur son ordinateur ou son mobile. Smartphones et PC devinnent des interfaces entre le confiné et son besin de bouger ou de se dépenser dans un espace public et privé à réinventer depuis la fermeture des infrastructures sportives. En mars et avril, les cours de fitness non présentiels ont connu un énorme engouement, les applis de santé et de fitness ayant même atteint des sommets historiques mondiaux, en termes de téléchargements hebdomadaires et de dépenses consommateurs. Gymnastique à domicile, cours de pilates en ligne, coaching à distance et programmes d'entraînement virtuels sont de nouveaux mode de vie. Mais jusqu'à quand?

Les outils de visioconférences : il est en réunion

Ultimes gagnants provisoires de la crise, les nouvelles solutions adaptées au télétravail et à l'organisation de réunions de famille ou d'apéros virtuels. Quand les cadres confinés sont passé en mode homeworking, les applis américaines de visioconférence sont devenues indispensables. Hangouts Meet, Microsoft Teams ou Zoom, relativement confidentiels jusque là, sont devenus des incontournables de la vie professionnelle et privée.

Symbole de ces nouvelles pratiques, la société de visioconférence américaine Zoom a multiplié par 20 son nombre d'utilisateurs, passant de 10 millions d'utilisateurs fin 2019 à 200 millions aujourd'hui. Et ce même si, la firme inquiète un nombre croissant d'utilisateurs dont les réunions ont été piratées.

(Fred Lebon avec France info/Picture : Pixabay)