Mobilité

Soucieux de respecter ses objectifs climatiques, le gouvernement bruxellois tente de limiter la présence des véhicules les plus polluants sur son territoire.

C'est ainsi que dans la capitale, les véhicules les plus polluants, à savoir les véhicules diesel répondant aux normes Euro 1, ont été interdits de circulation dans la ville depuis 2018. L'ensemble du territoire de la capitale est donc devenu une zone basses émissions (ZBE). Ce processus d'interdiction se veut évolutif, l'objectif avoué étant d'interdire totalement le diesel, au plus tard en 2030.

Or, une nouvelle étude, menée à Paris par le Conseil international des transports propres (ICCT), fait un constat interpellant : les motos, circulant essentiellement à l'essence, sont plus polluantes que les voitures à moteur essence ou diesel.

L'étude indique que les deux-roues à moteur thermique émettent jusqu'à dix fois plus de monoxyde de carbone (CO) et cinq fois plus d'oxyde d'azote que les voitures à essence. Les motos produisent également plus de CO que les voitures diesel et presque autant de particules fines que ces dernières, précise La Dernière Heure.

Aux Pays-Bas, nos voisins ont d'ailleurs déjà pris une décision radicale : ils ont interdit la circulation des motos à moteur thermique à Amsterdam à partir de 2025.

Pour l'heure, aucune décision n'a encore été prise chez nous. Il faut bien dire que notre constitution ne facilite pas les choses. Au cabinet de la ministre fédérale de l'Environnement, Marie- Christine Marghem, on explique au quotidien que si une "telle mesure devait être prise, toutes les régions devraient être consultées". En Wallonie, au cabinet de la ministre Céline Tellier (ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal), on déclare que les deux-roues, bien que plus polluants, ne représentent qu'une "part infime" de la pollution générée par le transport routier.

Seul le gouvernement bruxellois semble s'intéresser de près à la problématique. Bruxelles-Environnement vient d'ailleurs de lancer une étude spécifique pour calculer la part de pollution produite par les deux-roues. Si l'on en croit les premières analyses, les motos représenteraient 6 % des émissions de CO, 0,2 % du dioxyde d'azote, 0,4 % des particules fines et 11 % des composés organiques volatils à Bruxelles.

"C'est interpellant. Il est évidemment trop tôt pour prendre une décision concernant une interdiction de circuler pour ces véhicules. Mais si l'on interdit les voitures diesel, il faut aussi entrer les motos dans la réflexion. L'objectif de l'étude sera de donner des arguments sur lesquels on pourrait s'appuyer pour prendre ensuite des décisions politiques", indique Bruxelles-Environnement au quotidien.

Affaire à suivre donc...

(JaG - Source : La Dernière Heure - Picture : Pixabay)