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Né un 27 septembre : Brett Anderson, l’outsider apaisé de la britpop 

 Brett Lewis Anderson naît en Angleterre, dans le Sussex, le 27 septembre 1967.

 

 Il partagera, des années plus tard, des fragments de son enfance dans le premier volet de son autobiographie "Coal Black Mornings". Il grandit dans une modeste maison mitoyenne, dans une de ces cités-dortoirs anglaises où, relate-t-il, les conflits avec son père colérique, sont quotidiens. Sa mère décède d’un cancer alors qu’Anderson est à l’orée de sa vie d’adulte. «Écrire sur ma mère a été si difficile», confie celui qui lui dédiera, il y a peu, la chanson "She Still Leads me On". 

 

  Fan de sport, il se rêve footballeur professionnel avant de céder à sa passion pour la musique, largement influencé par l’une de ses idoles, David Bowie. Il débute comme guitariste au sein de petits groupes, comme Geoff, où il rencontre le bassiste Mat Osman, qui devient rapidement son ami. A la fin des années '80, les deux complices fondent Suede, avec Justine Frischmann, qui est alors la compagne de Brett Anderson. Ils sont rejoints dans l’aventure par le guitariste Bernard Butler et le batteur Simon Gilbert, qui a répondu à leur annonce passée dans le New Musical Express. 

 

  En 1993, avant même la sortie de leur premier album, le journal musical Melody Maker les présente comme le meilleur groupe d’Angleterre. Une vision qui devient réalité puisque "Suede" bat haut la main le record détenu depuis dix ans par Frankie Goes to Hollywood. Sacré disque d’or en deux jours à peine, «Suede » se vend à plus de 100.000 exemplaires en une semaine. 

 

  En 1994, alors que le groupe est en plein enregistrement, leur guitariste jette l’éponge. Nous sommes alors en pleine vague britpop, avec l’explosion de groupes comme Oasis ou Blur. Le deuxième album du groupe, "Dog Man Star" est descendu par la presse anglaise et Suede fait de plus en plus figure d’outsider face au succès fulgurant de leurs compatriotes et rivaux. L’androgyne chanteur cède à ses addictions et sa consommation de drogues n’est plus un secret. «Je prenais énormément d’acide à l’époque», confiera-t-il plus tard.  "Coming up" sort en 1996 et ramène la lumière sur le groupe, qui renoue avec le sommet des charts. "Head Music" suit en 1999. Une résurrection qui s’accompagne de la nouvelle sobriété du chanteur, qui laisse derrière lui ses assuétudes. 

 

  "A New Morning", qui était espéré comme l’album de la renaissance, ne rencontre cependant pas le succès escompté et scelle le destin du groupe, qui se sépare en 2003.  «On n’aurait jamais dû sortir « A New Morning » cette année-là, c’était vraiment un mauvais disque. Ça nous a laissé un sale goût dans la bouche », dira plus tard Anderson. 

 

  En 2004, il retrouve son ancien complice Bernard Butler et ils fondent ensemble The Tears dont le premier album sort en 2005, "Here Comes the Tears". Malgré un accueil favorable, le duo ne poursuit pas sa collaboration et chacun reprend sa route. Premier album solo pour Brett Anderson, tout simplement appelé "Brett Anderson". Le chanteur vient alors de perdre son père et l'album est teinté de mélancolie, porté par le premier titre, "Love is Dead". Assagi, moins torturé, l’Anglais se livre et se partage aussi sur scène, accompagné d’un seul violoncelliste. Une nouvelle ère pour l’ancienne figure de la pop anglaise.  En 2008, il enregistre en une semaine son nouvel album, "Wilderness". Un an plus tard sort "Slow Attack" et puis, en 2011 "Black Rainbows". 

 

  En 2013, retrouvailles inespérées pour Suede qui sort "Bloodsports" suivi, en 2016 de "Night Thoughts". Deux ans plus tard, les sémillants quinquas de Suede sortent "The Blue Hour", pour lequel ils se sont offert les services de l’Orchestre Philharmonique de Prague sur huit des quatorze titres. "Autofiction", le neuvième album du groupe, paraît en 2022. Il est loin le temps des outsiders. Le groupe a réussi à traverser les années sans rien perdre de son talent. Tous leurs anciens rivaux de la britpop ne peuvent pas en dire autant. 

 

(CMa - Photo : Etienne Tordoir)

 

Photo : Brett Anderson de Suede sur la scène du Cirque Royal à Bruxelles (Belgique) le 22 mai 2022 (© Etienne Tordoir)

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Journaliste FR@Tagtik- Rubrique Musique

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