20 ans pour mettre nos prisons aux normes
En matière de gestion de ses prisons et de respect des droits fondamentaux des prisonniers, la Belgique fait figure de (très) mauvais élève européen.
Régulièrement critiqué dans les rapports du comité européen pour la prévention de la torture (CPT), notre pays doit à présent se mettre rapidement au travail pour rénover les cellules de ses prisons. Il y a urgence, car l'état de nos prisons est déplorable et parce que la Belgique doit s'aligner sur les normes européennes d'ici 20 ans.
Inutile de rappeler que de nombreux établissements pénitentiaires belges ont été conçus et construits au 19ème siècle. Un constat qui préfigure à lui seul l’ampleur de la tâche. Pourtant, un arrêté royal vient de modifier la loi de 2005 sur l’administration pénitentiaire, qui précise les futures conditions de détention dont devront bénéficier les prisonniers.
Le 9 janvier dernier, le tribunal de première instance de Bruxelles prononçait en effet un jugement condamnant l’État belge à mettre fin à la surpopulation dans les prisons de Saint-Gilles et Forest. Plusieurs fois pointée du doigt par le CPT pour les conditions dégradantes et inhumaines à l’intérieur de ses prisons, la Belgique se devait de réagir.
C'est ce qu'elle fait via cet arrêté qui fixe plusieurs critères à respecter pour la configuration des cellules : 10 mètres carrés pour une cellule individuelle et fenêtre carrée d’un mètre carré au moins. "Les nouvelles prisons vont pouvoir répondre aux normes, mais pour les anciennes, ça me parait compliqué", tempère cepandant Delphine Paci, avocate et membre de l’observatoire international des prisons.
Rénover les cellules existantes en aussi peu de temps, c'est réaliste? Delphine Paci en doute. "Je pense que c’est un élément de réponse à apporter à la cours Européenne des droits de l’homme pour ne pas se faire taper sur les doigts au mois de septembre.". Date à laquelle la cour européenne des droits de l'homme rendra son nouveau rapport.
(LpR/Picture : Belga)