Société

À la veille du deuxième anniversaire de l'invasion russe le 24 février, les Ukrainiens se sont, bon gré mal gré, habitués à vivre sous la menace constante des bombardements, des raids aériens, des attaques de drones et de missiles. A Kiev, un entrepreneur a eu l'idée de proposer à la population des "bunkers" portables à monter soi-même,  pour survivre sous les bombes et les décombres.

Dans un vaste hangar situé dans une zone industrielle à moitié abandonnée de la capitale ukrainienne, Sergei Zaharin est affairé à découper des plaques de métal pour assembler ce qui ressemble à un coffre-fort de la taille d'une penderie, des cellules de survie qu'il a baptisé des "capsules de vie".

"Je fabriquais autrefois des équipements pour le travail du bois, mais les circonstances m'ont obligé à m'adapter", confie-t-il à RFI.

Ces sortes de bunkers de poche, ou "bunkers Ikea" comme les appellent certains ouvriers, sont constitués de plaques de métal d'une épaisseur de cinq millimètres, assemblées avec d'énormes boulons. "C'est extrêmement solide, la capsule doit pouvoir résister à n'importe quelle pluie de débris, même si une maison entière s'effondre dessus", précise Sergei Zaharin.

Son téléphone sonne, interrompant la conversation. De nouveaux raids ont frappé des villes ukrainiennes, "des clients me passent des commandes", explique-t-il, avant d'ajouter précipitamment : "Malheureusement..."

Mais ne lui demandez surtout pas si son invention est bonne pour les affaires. "Non, ne dites pas ça. Une capsule de vie coûte 53 000 Hyrvna à produire (1275 euros), et je les vends à 70 000 (1685 euros), taxes déduites. À ce prix-là, ce n'est plus du commerce : c'est de la charité", lâche-t-il, dépité.

En vingt-quatre mois de guerre, l'invasion russe a causé la mort et la blessure de dizaines de milliers de civils et de militaires.

(LpR - Source : RFI/Picture : Norman Koroliuk via Unsplash )