"Elle hurlait que je devais mourir": quand l'érotomanie tue
"Elle m’a poussé dans la cage d’escalier en hurlant que je devais mourir". C'est la phrase qu'a prononcée Guillaume, devenu la cible d’une érotomane, dans l’émission “Ça commence aujourd'hui”, présentée par la pétillante Faustine Bollaert. Une phrase qui retentit encore, longtemps après la diffusion en mars 2022…
Des mots qui témoignent d'une lassitude extrême face aux conséquences de l’érotomanie. Plus grave encore, l’homme explique que “c’est quitte ou double, soit elle (l'érotomane) met fin à ses jours, soit elle met fin aux miens”. Se donner la mort ou la donner : voilà la troisième phase de la maladie, parce qu'il s'agit bien d'une pathologie psychotique traduite par la "conviction délirante d'être aimé" selon les termes de Laurent Karila, l’un des psychiatres référents de l’émission. L'érotomane connaît trois phases dans l’évolution de sa maladie, qui peut être fixe ou récurrente :
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l'espoir : la conviction que la cible de son obsession va tomber amoureuse ;
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le dépit : l’autre ne répond pas aux signaux, on s’enferme dans la dépression ;
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la rancune : une colère nourrie par la non-réaction, pouvant aboutir au suicide ou au meurtre.
La conviction d’être aimé devient obsession, amenant à une espèce de traque, un harcèlement intense pour faire dire à l’autre son "prétendu amour", pour conduire à la rencontre physique. Tout se fait interprétation, gestes anodins, paroles banales, likes sur les réseaux… Tout est signe que l’autre éprouve des sentiments pour l’érotomane, alors qu’il est complètement étranger à l'obsession amoureuse.
Hommes et femmes peuvent souffrir de cette pathologie, bien que, selon les spécialistes, il y aurait trois fois plus de femmes atteintes que d’hommes. On se souvient de Liaison Fatale, de Anna M ou encore de A la folie… pas du tout… Des films marquants, reflets du délire absolu de ces “amoureux imaginaires”.
(AsD/Source : RTBF/Illustration : Unsplash)
