Le néerlandais en chute libre à Bruxelles
Le pourcentage de Bruxellois qui jugent leur connaissance du néerlandais 'bonne' à 'excellente' est en chute libre depuis 2001. Il n'est plus que de 16% (contre 33% en 2001) révèlent les chiffres du nouveau baromètre des langues présenté vendredi par le chercheur de la VUB Rudi Janssens et le ministre flamand des Affaires bruxelloises, Sven Gatz (Open Vld).
Les chiffres sont également à la baisse pour le français. La connaissance déclarée de l'anglais augmente elle légèrement.
Selon Sven Gatz, plusieurs facteurs permettent de comprendre cette baisse de la connaissance du néerlandais à Bruxelles. Selon lui, le "fort afflux de nouveaux habitants qui ont fait de Bruxelles ces dernières années une ville diverse, cosmopolite et multilingue" est l'explication la plus plausible.
Une hypothèse confirmée par l'explosion démographique dans la Région bruxelloise, qui comptait environ 950.000 habitants en 2000 contre 1,2 million aujourd'hui.
"Cette hausse de 250.000 habitants en une vingtaine d'années, c'est comme ajouter le nombre d'habitants de Gand, la deuxième plus grande ville flamande. Le nombre de 'Belgo-Belges' a diminué dans le total, ce qui fait que les connaissances du français et du néerlandais sont moins répandues."
Cette quatrième édition du baromètre fait aussi apparaître une diminution de la connaissance du néerlandais chez les jeunes de l'enseignement francophone. Seuls 7,8% des jeunes de 18 ans qui ont étudié dans une école francophone estiment maîtriser la langue de Vondel.
Le ministre Gatz souhaite que le multilinguisme et le renforcement du bilinguisme dans l'enseignement fassent partie intégrante du prochain accord de gouvernement de la Région bruxelloise. "Le multilinguisme est un facteur important pour trouver un emploi et la connaissance du néerlandais augmente les chances de décrocher un travail. C'est aussi un élément essentiel de la citoyenneté", souligne-t-il.
(LpR/Picture : Belga)