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Le statut de cohabitant, lieu de toutes les injustices

Héberger un parent en perte d'autonomie ? Permettre à un jeune adulte de rester à la maison après ses études ? Se serrer les coudes face à la crise et partager un logement entre amis ? Autant de situations où la notion de cohabitation est fondamentale.

Et pourtant, la solidarité qui s'exprime souvent face à ces accidents de la vie, ces situations familiales diverses ou ces compositions de ménages inhabituelles est entravée par l'injustice flagrante qui frappe le 'statut de cohabitant'.

Essayons de comprendre en quoi le statut de cohabitant est lourdement pénalisé. Nombreux sont les citoyens isolés qui perçoivent un revenu de remplacement (chômage, invalidité, revenu d'intégration sociale, ...). Mais, s'ils décident de vivre sous le même toit qu'un autre adulte, ils peuvent perdre jusqu'à 50% de ce revenu. Dans une société où la solidarité institutionnelle n'a cessé de reculer, cure d'austérité après cure d'austérité, crise financière après mesures d'économie, ce système pénalise - c'est un comble- l'indispensable solidarité entre les individus.

La Ligue des familles, qui plaide pour la suppression du statut de cohabitant, a lancé en novembre 2018 la campagne "Ensemble sous le même toit ", afin de sensibiliser le grand public à cette problématique. Selon la Ligue des Famille, le statut de cohabitant entraîne des conséquences dramatiques sur le terrain. Pour les personnes qui vivent déjà en situation précaire, le statut de cohabitant impose trop souvent un cruel dilemme : vivre séparé, frauder ou basculer dans la grande pauvreté. C’est ainsi que des jeunes se retrouvent à la rue, que des amoureux ne peuvent pas vivre ensemble ou que des personnes âgées ne peuvent être hébergées chez un de leurs enfants...

Parmi les absurdités de ce système inique, on notera qu'en empêchant des personnes de vivre ensemble, le législateur les contraint ipso facto à occuper plusieurs logements, alors que les logements disponibles à bas prix sont déjà une denrée rare. En supprimant les injustices liées au statut de cohabitant et en permettant à des citoyens déjà cabossés par la vie de partager un logement, on réaliserait aussi des économies substantielles sur les frais énergétiques, tout en réduisant du même coup les émissions.

Pour Maco Méo, chargée de campagne à la Ligue des familles, "au lieu de soutenir les familles les plus fragiles, le système actuel favorise leur précarisation, piétine leur droit à la vie privée et les prive de pouvoir faire librement des choix de vie". Raison pour laquelle la Ligue des Familles appelle donc les citoyens à se mobiliser pour supprimer ce statut.

Une pétition, qui a déjà rassemblé des milliers de signataires est accessible en ligne sur le site souslememetoit.be. La campagne "Ensemble sous le même toit" a pu voir le jour grâce au soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles et la province du Brabant wallon. Elle se poursuivra jusqu’en juin 2019.

A quelques semaines des élections, il était sans doute temps d'attirer l'attention de nos futurs mandataires politiques sur cet aspect essentiel du vivre ensemble.

(LpR/Photo by Josh Appel on Unsplash)

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Journaliste FR @Tagtik - Rubriques politique - société - économie - conflits

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