Nos enfants accros à la Rilatine?
Touchant environ 5% des enfants, le syndrome de l'hyperactivité chez nos têtes blondes fait partie des troubles neurodéveloppementaux les plus fréquents. Ces troubles déficitaires d'attention avec hyperactivité (TDAH) chez les enfants se soignent avec le méthylphénidate, la molécule active de la bien connue Rilatine.
Depuis 2005, on constate une très forte augmentation des prescriptions de psychostimulants pour le traitement du TDAH chez l'enfant. En 12 ans, la consommation de ce médicament aurait triplé chez nous. Et encore, ces statistiques ne tiennent pas compte des volumes vendus hors remboursement. En réalité, le recours à ce médicament serait beaucoup plus élevé.
Pourtant, son usage ne serait pas sans danger. A long terme, le médicament peut avoir pour conséquence un retard de croissance, une instabilité émotionnelle, de l'apathie, voire des troubles psychiatriques.
Lors d'une journée d'études organisée en septembre sur le sujet, la Ministre de la Santé, Maggie De Block (Open Vld), a mis en garde les professionnels de la santé et leur a adressé un message. Premièrement, "ceux-ci doivent être informés de l'intérêt, des effets mais aussi des limites et des effets indésirables des psychostimulants". Ensuite, "le traitement du TDAH se limite encore trop souvent à la seule prescription de psychostimulants" alors qu'une approche psycho éducative et comportementale est d'une grande aide pour le jeune patient.
La Ministre a indiqué qu'un "trajet de soins cadre" a été mis en place afin de soutenir et d'aider les professionnels de la santé ainsi que les parents concernés. L'outil sert, d'une part, à affiner le diagnostic du syndrome TDAH et, d'autre part, à prescrire les soins de santé adaptés.
Il est vrai que parfois, des enfants souffrant de ce syndrome reçoivent des psychostimulants inutiles qui pourtant ne sont pas sans risque. D'autres en revanche, qui en auraient fortement besoin, ne se voient prescrire aucun traitement.
(FvE - Source: L'Echo - Illustration picture : Pixabay)