Risque de burn-out : quels sont les profils les plus exposés?
Tous les spécialiste des ressources humaines vous le diront : le risque de burn-out est en constante augmentation. Près d’un tiers de travailleurs belges courent "un risque élevé de burn-out", selon cette étude de Securex et la KU Leuven.
28,5% des travailleurs belges sont exposés à un risque de burn-out et près de la moitié d'entre eux (13,4%) sont déjà plus que probablement épuisés et au bord de l'épuisement professionnel.
Ces conclusions inquiétantes résultent d'une étude menée conjointement par Securex et la KU Leuven sur la base du Burnout Assessment Tool.
Cette étude met aussi en évidence cinq caractéristiques professionnelles spécifiques, qui sont à l'origine de 41% de toutes les plaintes de burn-out. "Cette étude nous rapproche aujourd'hui de la possibilité de déchiffrer le code du burn-out", explique Hans De Witte, professeur de psychologie du travail à la KU Leuven.
C'est quoi, un burn out ?
Selon la définition la plus récente de la KU Leuven, les principaux symptômes du burn-out sont l'épuisement physique et mental, la perte de contrôle cognitive et émotionnelle et l'éloignement mental du travail.
A l'aide d'un outil spécifique, le Burnout Assessment Tool (BAT) mais au point par la KU Leuven, Securex s'est penché sur l'évolution du risque et les facteurs qui influent sur l'apparition du burn-out.
Un outil d'évaluation
Cette enquête est la première à s'appuyer sur cet outil d'évaluation du burn-out. Le Burnout Assessment Tool est un questionnaire qui permet d'estimer en un coup d'œil le risque de burn-out. La mesure fournit un score final qui peut être interprété à l'aide d'un modèle de feux de signalisation. Il existe trois zones : sûre (vert), risquée (orange) et alarmante (rouge).
L'étude menée par Securex montre que le risque de burn-out est en croissance constante ces dernières années. Alors que ce risque concernait déjà un quart (23,8%) des salariés en 2018 et 2019, ce chiffre s'établissait à 28,5% à la fin de l'année passée.
Une statistique qui inclut aussi bien les travailleurs qui ne sont pas absents du travail mais courent un risque accru, que ceux qui sont au bord du burn-out et pourraient s’absenter à tout moment.
C’est surtout dans cette deuxième catégorie que les chiffres sont inquiétants avec une proportion de 13,4% des travailleurs au bord du burn-out. Soit une augmentation de pas moins de 61,4% par rapport à 2018-2019 (8,3%), juste avant la crise du coronavirus.
Cinq profils cruciaux
L'étude de Securex relève aussi les cinq caractéristiques professionnelles cruciales qui expliquent 41% du risque de plaintes de burn-out et tente de chiffrer leur progression (par rapport à la période 2018/2019).
- Charge émotionnelle professionnelle importante (de 32% à 40%)
- Charge émotionnelle privée importante (de 31% à 38%)
- Insécurité d'emploi (de 23% à 27%)
- Forte charge de travail (de 27% à 32%)
- Conflits et tensions de rôle (stable)
Décrypter le burn-out
"Nous connaissons désormais les principaux déclencheurs du risque d'épuisement professionnel et avons constaté que la crise du coronavirus a eu un impact majeur sur ces déclencheurs. Malgré les mesures de soutien, de nombreux travailleurs ont été confrontés à une plus grande insécurité de l'emploi et à une charge de travail plus élevée en raison de la baisse des effectifs et de la perte de collègues. Ils avaient également une charge émotionnelle plus importante en raison de la pandémie, de l'incertitude financière ou des difficultés psychologiques dans leur entourage. Cela entraîne à son tour une charge mentale au niveau privé plus lourde, exacerbée par la diminution des possibilités de faire de l’activité physique, et l’obligation de concilier le travail à la maison et la vie de famille", précise Hans De Witte, professeur de psychologie du travail à la KU Leuven.
Qui est le plus exposé ?
Securex a également voulu repérer d'éventuels profils présentant un risque accru de burn-out.
Pour résumer :
- plus on vieillit, plus le risque diminue
- les célibataires avec enfants sont plus exposés
- les diplômés universitaires sont moins exposés que les profils moins qualifiés
- les Wallons sont plus exposés que les Flamands
Securex tempère ces résultats contextuels qui, ensemble, ne représenteraient que maximum 5% du risque de burn-out, et sont fortement subordonnés aux caractéristiques professionnelles.
(LpR - EVG - Source - Securex/Picture : Verne Ho via Unsplash)