Transformation digitale : la Belgique à la traîne
Bien que tout le monde s'accorde sur la nécessité d'une 'transformation digitale', les entreprises belges montrent encore des résistances face à cette nécessaire évolution.
Pour preuve, notre pays a encore perdu deux places en un an, passant de la 23ème à la 25ème place, au classement établi par l'Institute for management development (IMD), indique le quotidien L'Echo.
Depuis trente ans, cette école de commerce basée à Lausanne étudie la compétitivité des pays. L'analyse du volet digital n'existe que depuis 2015. Pour établir son classement, l'IMD se base sur des critères subdivisés en trois catégories : la connaissance, la technologie et l'état de préparation par rapport au futur.
Dans le classement qui compte au total 63 pays développés, on retrouve dans le peloton de tête, les Etats-Unis, Singapour, la Suède, le Danemark et enfin, la Suisse. Quant à notre pays, il dégringole d'année en année (19ème place en 2015 et 25ème place en 2019).
Pourquoi la Belgique est-elle à la traîne en termes de digitalisation ? Arturo Bris, professeur à l'IMD et interrogé par L'Echo, pointe un manque d'efficacité des pouvoirs publics. Mais selon le spécialiste, cela n'expliquerait pas tout. "Le secteur privé manque également d'ambition et singulièrement de faculté d'adaptation par rapport à l'avènement de l'économie digitale", relève-t-il.
Il explique encore : "L'utilisation de robots ou de big datas par exemple laisse clairement à désirer. Les entreprises fonctionnent encore trop dans des schémas traditionnels". Mais ce qui frappe surtout Arturo Bris c'est la faible proportion de diplômés en sciences qui sortent de nos établissements scolaires et universitaires (la Belgique n'est que 57ème dans ce classement particulier).
Même si notre pays n'est pas la Silicon Valley, il possède néanmoins quelques atouts, par exemple : le niveau des dépenses publiques dans le système scolaire (7ème), la capacité de nos universités à faire venir des étudiants étrangers (10ème), la mobilité internationale des travailleurs (10ème), les dépenses en matière de recherche et développement (12ème) et enfin, la souplesse législative et réglementaire en matière d'immigration (10ème).
(FvE - Source : L'Echo - Picture: Pixabay)