Un Belge sur cinq joint difficilement les deux bouts
La nouvelle ne surprendra personne alors que les gilets jaunes manifestent depuis plusieurs mois leur mécontentement en matière de pouvoir d'achat: près d'un belge sur cinq dit ne pas pouvoir respecter ses échéances financières mensuelles, révèle une étude du bureau de statistiques Statbel.
Pour ce cinquième de la population belge, mettre de l'argent de côté est une rêve inaccessible : sur les 6.000 familles sondées, nombreuses sont celles qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts en fin de mois.
Ils sont même 23% à affirmer qu'une dépense inattendue devient vite problématique ou que se payer une une semaine de vacances par an est tout bonnement impossible.
Pour 5% de la population, les loyers et factures d'énergie sont un cauchemar mensuel. Vivant sous le seuil de pauvreté, "ces familles se trouvent en situation de privation matérielle sévère" (dixit le rapport). Elles n'ont donc pas les moyens de faire face à quatre des neuf dépenses qui ont servi de base à cette étude et parmi lesquelles on retrouve par exemple, le chauffage, la télévision, l'électroménager ou les vacances annuelles, le fait de posséder un téléphone, un lave-linge ou une voiture et la capacité à s'offrir un repas convenable tous les deux jours.
Fragilisées, ces familles sont presqu'automatiquement victimes d'exclusion sociale. "La pauvreté est un phénomène multidimensionnel. Intuitivement, on a tendance à mettre l'accent sur la pauvreté monétaire, c'est-à-dire le manque de revenu, mais le concept de pauvreté au sens large implique également d'accorder une attention particulière à la pauvreté non monétaire. La privation matérielle en est l'une des facettes et est intégrée à l'indicateur de pauvreté officiel."
(LpR/Picture : Belga)