Un vrai statut pour aider un proche en difficulté? Pas pour tout de suite
Ce sont des situations que vivent bien des familles: être obligé par les circonstances de la vie d'aider un proche, d'accompagner un conjoint lourdement handicapé, de s'occuper d'un enfant gravement malade ou d'un senior dépendant.
Une loi récente accordait à ces personnes des congés spécifiques et des droits sociaux complémentaires à partir du 1er octobre. Ce nouveau statut légal leur permettait d'être reconnues comme aidants proches par leur mutuelle et de prétendre, sous certaines conditions, à un congé rémunéré et assimilé pour la pension.
Mais la loi, votée par la Chambre en avril 2019, attend toujours ses arrêtés d'exécution pour entrer en vigueur. La date du 1er octobre, initialement prévue, ne sera pas tenue. Le premier arrêté, qui porte sur la reconnaissance des aidants proches, fait partie des attributions de la ministre Open VLD de la Santé, Maggie De Block. En 2016, elle avait promis "pour bientôt" une reconnaissance des aidants proches .
Trois ans plus tard, toujours rien. Une situation qui agace Catherine Fonck, cheffe de groupe CDH à la Chambre. "La ministre viole la loi et empêche des milliers d'aidants proches de voir leur condition améliorée. Faute d'avoir pu bloquer l'adoption de la loi, la ministre empêche sa mise en oeuvre à la date prévue", s'indigne-t-elle.
Dans le milieu associatif, la grogne est palpable. L'ASBL 'Aidants proches' regrette vivement ce nouveau report qui concerne 800 000 personnes qui profitent au quotidien de la bienveillance, de l'assistance et des soins informels de leurs proches.
Les aidants proches, essentiellement des femmes, doivent aussi faire face des difficultés administratives et personnelles: perte de revenus suite à la réduction de leur temps de travail, isolement, absence de vie sociale…
Le cabinet de Maggie De Block précisait mercredi à l'agence Belga que le dossier accusait effectivement du retard mais n'était pas oublié pour autant. La préparation nécessaire sur le terrain, auprès des mutuelles notamment, aurait empêché son entrée en vigueur le 1er octobre.
(FvE - Source : La Libre/Picture : Pixabay)