Poutine n’a pas le choix, il doit prolonger la guerre
Selon le professeur d’économie à l’université de Lancaster (Angleterre), Renaud Foucart, l’économie de la Russie, qu’elle soit gagnante ou perdante, ne résistera pas à la fin de la guerre.
Renaud Foucart a donné son avis d’expert dans une tribune du média indépendant The Conversation, repris par la plateforme Korii. Il explique que “le paiement de la solde des militaires, les munitions, les chars, les avions et les indemnisations pour les soldats morts et blessés contribuent tous aux chiffres du produit intérieur brut (PIB)” de la Russie, indique Korii. “Pour le dire simplement, la guerre contre l'Ukraine est désormais le principal moteur de la croissance économique de la Russie.”
Le reste de l’économie russe est lourdement impacté par le conflit. L’effort de guerre pompant la majorité de la main-d'œuvre, il ne reste que très peu de travailleurs disponibles pour les activités en lien avec la défense. Résultat des courses ? Cinq millions d’emplois non pourvus et une explosion des salaires pour attirer les candidatures.
Et puis il y a l’inflation qui ne cesse de flamber “+7,4%, alors que la Banque centrale de Russie visait +4%, avec un impact direct sur le pouvoir d'achat des Russes.” L’année passée, le président russe Vladimir Poutine avait même présenté des excuses publiques après une hausse considérable du prix des œufs. Investissements étrangers en chute libre, sanctions internationales…, la Russie ne pourra pas se permettre d’administrer la totalité de l’Ukraine en cas de victoire et devra, d’abord, se concentrer sur ses propres soucis.
Renaud Foucart déclare, pour conclure, qu’“un enlisement prolongé [du conflit] pourrait être la seule solution permettant à la Russie d'éviter un effondrement économique total”. Aucune raison pour Moscou de mettre fin au conflit et de prendre le risque de cette réalité économique.
(AsD - Source : Korii - Illustration : Unsplash)