Sa stratégie diabolique pour briser l'OTAN
Pour le portail Institut d'étude de la guerre, Nataliya Bugayova, Kateryna Stepanenko, et Frederick Kagan ont rédigé un rapport éclairant sur l'origine du conflit entre la Russie et l'Ukraine.
Selon le rapport, le président russe Vladimir Poutine n'a pas envahi l'Ukraine en 2022 parce qu'il craignait l'OTAN. Il a envahi l'Ukraine parce qu'il pensait que l'OTAN était faible, que ses efforts pour reprendre le contrôle de l'Ukraine par d'autres moyens avaient échoué et qu'il serait facile et sûr d'installer un gouvernement pro-russe à Kiev.
Son objectif n'était pas de défendre la Russie contre une menace inexistante, mais plutôt d'étendre le pouvoir de la Russie, d'éradiquer le statut d'État de l'Ukraine et de détruire l'OTAN, objectifs qu'il poursuit toujours.
À la fin de l'année 2021, Poutine s'est convaincu que la Russie avait la possibilité de lancer en toute sécurité une invasion massive de l'Ukraine afin d'atteindre deux objectifs distincts: établir le contrôle russe sur l'Ukraine sans rencontrer de résistance significative de la part de l'Occident et briser l'unité de l'OTAN.
Poutine a donc lancé des politiques qui s'attaquent à l'unité et à l'élargissement de l'OTAN. Tout au long de son règne, Poutine s'est fixé comme priorité d'empêcher d'autres anciens États soviétiques et même d'autres États, tels que les pays des Balkans, de rejoindre l'OTAN.
Le Kremlin a également cherché à saper les relations entre les membres de l'alliance. Poutine a accéléré ses efforts pour saper l'unité occidentale et l'OTAN à la suite de la révolution Euromaidan de 2014 qui a chassé le président ukrainien favorable à la Russie, Viktor Ianoukovitch, et a mis en place un gouvernement pro-occidental.
La Russie a réagi en occupant illégalement la Crimée et certaines parties de l'Ukraine orientale en 2014.
L'occupation russe de la Crimée et du Donbas en 2014 a été motivée par la perception par Poutine d'un besoin et d'une opportunité d'étendre le pouvoir de la Russie et d'établir un contrôle sur l'Ukraine.
Le Kremlin cherchait à préserver la base navale stratégique de la flotte de la mer Noire en Crimée. Le Kremlin craignait qu'un gouvernement ukrainien pro-occidental ne mette fin à l'accord de bail par lequel la Russie avait maintenu le siège de la flotte de la mer Noire à Sébastopol. La Crimée continue d'offrir des avantages militaires stratégiques à la Russie. L'Ukraine s'efforce à juste titre de priver la Russie de ces avantages en rendant la Crimée de plus en plus intenable pour les forces russes.
(AmBar/Source: ISW/Photo: Nguyen Dung/Pixabay)