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Né un 22 novembre : Little Steven, le guitariste au bandana de Springsteen

   Steve Van Zandt a vu le jour en 1950 dans un bled paumé au nord de Boston...

  Il a croisé la route de Springsteen à Ashbury Park dès la fin des années '60 bien avant que le Boss ne prenne son envol. Il jouait alors de la basse avec lui au sein de Steel Mill, un groupe aujourd’hui tombé dans les  oubliettes…

    "Miami Steve" ou "Little Steven", Van Zandt collectionne les surnoms autant que les six cordes. Membre éminent du E Street Band de Springsteen depuis 1975, bientôt un demi-siècle donc, il apporte son savoir-faire électrique aux premiers succès de son ami et employeur. L'envie de concocter un projet plus personnel le titille alors. C’est ainsi que naîtront les éphémères Disciples Of Soul avec le bassiste black à la crête d’Iroquois Jean Beauvoir. "Men Without Women" en 1982, leur seul disque ensemble, reste à mon sens le meilleur du turbulent guitariste. Avec des titres comme "I’ve Been Waiting" et surtout "Princess Of Little Italy". Ceux qui se souviennent de Mink DeVille ne me contrediront pas.

   Incapable de rester bien longtemps en place et militant infatigable, il a notamment monté Artists United Against Apartheid en 1985. Dans son combat contre la ségégation en Afrique du Sud, il est rejoint par des artistes aussi différents que Bono (U2), Peter Gabriel ou Run DMC. Auteur de sept albums studio aux titres parfois explicites comme "Voice Pf America" (1984), "Revolution" (1989) ou "Born Again Savage" (1999), sa renommée dépasse cependant très largement la sphère musicale grâce à quelques apparitions dans des longs métrages et surtout son rôle de Silvio Dante pour la série "The Sopranos" entre 1999 et 2007. Il y incarne l’ami d’enfance de Tony Soprano, le caïd de la mafia.

   En 2020, en compagnie de Bruce lui-même, il enregistrait "Songs Under Cover, Vol 2". Sur la reprise de "Drift Away," un titre composé par l’Anglais Mike Berry en 1972, il s’égosillait ad libitum, de la même voix rauque que le Boss : "Give me the beat, boys, and free my soul / I wanna get lost in your rock’n roll and drift away". Pour Little Steven, ce sont plus que de simples paroles d’une chanson, il s’agit d’un véritable credo ! On pourra bien entendu reprocher son côté roboratif à la musique de Little Steven, des cuivres à profusion, un rythme mammouthesque et une bonne dose d’électricité mais le gaillard de 74 ans aujourd’hui est ainsi charpenté : le coeur sur la main, une honnêteté à toute épreuve et parfois une volonté de (trop) bien faire qui nuit à la subtilité du propos…

(AK - Photo : © Etienne Tordoir)

Photo : Little Steven avec son groupe The Disciples Of Soul sur la scène de l’Aula Q (VUB) à Bruxelles en Belgique le 9 septembre 1984

AK

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Journaliste @tagtik FR - Music, cullture, festivals

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