La N-VA maintient la pression sur Charles Michel
Le gouvernement Michel II est-il un nouveau gouvernement ou une simple prolongation de l'exécutif précédent?La question n'est pas qu'une simple pirouette théorique car de la réponse à cette interrogation dépend la suite du scénario.
La nouvelle équipe ministérielle, privée de la N-VA, veut à tout prix éviter que la Chambre procède à un vote de confiance sur son "nouveau" casting, car avec 52 députés sur 150, elle n'a pas de majorité.
Au MR, on s'arc-boute sur le raisonnement suivant : puisque les portefeuilles des anciens ministres N-VA ont été redistribuées à des membres du gouvernement ayant prêté antérieurement serment devant le Roi, on ne peut pas parler de coalition "Michel II".
L'accord de gouvernement signé par les membres de la "suédoise", validé en 2014, reste selon les libéraux d'application. "Il ne nous apparaît donc pas utile de procéder à un vote de confiance au Parlement. Ceux qui réclament cela veulent seulement provoquer des élections anticipées", martelait dimanche Olivier Chastel, le président du MR.
Mais la N-VA, rejetée dans l'opposition, n'a pas la même lecture de la situation. Lundi, Peter De Roover, le chef de groupe des nationalistes flamands à la Chambre, a exigé que la coalition orange bleue sollicite un vote de confiance "aussi vite que possible" et a demandé une nouvelle déclaration de politique générale.
En coulisses, les juristes s'agitent autour de deux questions. Le Premier ministre doit-il faire un discours de politique générale et doit-il solliciter la confiance de la Chambre ? Deux interrogations cruciales puisque, si le gouvernement n'obtient pas la confiance, on pourrait aller vers des élections anticipées ou ramener le champ d'action de l'exécutif aux seules affaires courantes.
Autre possibilité à ne pas exclure: la motion de méfiance. Le Parti populaire (PP) de Mischaël Modrikamen a annoncé son intention d'en déposer une contre Michel II. Elle peut en théorie faire chuter le gouvernement. Mais qui voudra rejoindre ce parti de la droite radicale dans cette démarche jusqu'au boutiste?
Et dans l'opposition plus traditionnelle, on voit mal qui osera provoquer la convocation d'élections anticipées à six mois du 26 mai 2019...
(LpR/Picture : Pixabay)