Rares sont ceux qui peuvent encore parler à Macron
Le ministre de l'Intérieur français, Gérard Collomb, qui a annoncé sa probable démission en 2019 pour pouvoir se consacrer à la conquête de la mairie de Lyon, est depuis le début de l'aventure macronienne un des soutiens les plus indéfectibles du Président de la République.
Mais, depuis quelque temps, son ton a changé. Désormais, Emmanuel Macron est la cible de ses critiques.
Au cours d'un déjeuner avec plusieurs journalistes début septembre, il s'est laissé aller à quelques confidences qui font beaucoup de bruit dans l'Hexagone: "Nous ne sommes pas nombreux à pouvoir encore lui parler. Ceux qui parlent franchement à Macron sont ceux qui étaient là dès le début: Ferrand, Castaner, Griveaux et moi... D'ailleurs, il va finir par ne plus me supporter. Mais si tout le monde se prosterne devant lui, il finira par s'isoler, car par nature l'Élysée isole", a-il confié sans ménagement pour son patron.
Gérard Collomb critique en outre la relation ambigüe du Président avec le pouvoir et son langage "choc" peu rassembleur: "Les provinciaux, et j'en suis, ont déjà une tendance naturelle à considérer que les Parisiens ont la grosse tête et les snobent, or des expressions comme la "nouvelle grammaire de la politique" ou la "start-up nation", ils ne s'y reconnaissent pas...", avertit le Ministre.
Le vent est-il en train de tourner au sein même de la majorité présidentielle? C'est tout à fait possible...
(LpR - Source : La Libre/Picture : Belga)
