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2018: les malades de longue durée pourront être virés

Les maladies de longue durée dans le personnel d'une entreprise constituent un problème auquel un grand nombre d'employeurs sont confrontés. Selon les données communiquées par l'Inami en 2016, quelques 390.765 travailleurs malades de longue durée ont été recensés.

Si avant 2014, il était permis de licencier un salarié après 6 mois de maladie sur la simple base de la maladie de longue durée du travailleur, cette possibilité a été ensuite supprimée au motif qu'il est interdit de discriminer un travailleur sur la base de son état de santé.

Mais d'ici peu, ce règlement va évoluer en faveur des employeurs. En effet, dès le 1er janvier 2018, les entreprises auront la permission de convoquer des travailleurs malades de longue durée, peut-on lire ce matin dans La Dernière Heure. Le but de cette convocation est de permettre aux travailleurs malades de retrouver des voies de la réintégration. Ceci veut dire que les malades de longue durée, qui sont encore capables de travailler, pourront être guidés vers un emploi plus adapté ou même un autre poste.

Dans le cas où il ne serait pas possible de leur fournir un job adapté, ou si l'employeur n'est pas en mesure de leur en proposer un, un licenciement sans préavis ni indemnité est envisageable. Cette mesure concernerait une grande majorité de ces travailleurs arrêtés pour raisons médicales.

Les syndicats ne voient pas d'un bon oeil cette nouvelle mesure car ils redoutent que cette réglementation provoque une salve de licenciements pour raisons médicales.

Du côté de la CSC, François Reman, le porte-parole explique: "Dans 71 % des cas, le médecin du travail a conclu que le malade de longue durée était définitivement inapte à exercer son ancien métier et qu'en outre, il n'était pas en mesure d'effectuer un travail adapté chez l'employeur. Dans ce cas, il peut être mis fin au contrat de travail immédiatement, sans préavis ni indemnité."
Certains professionnels de la santé, comme les médecins du travail, dénoncent des pressions de l'employeur pour que le travail adapté soit "jugé impossible et que le travailleur soit déclaré définitivement inapte pour son ancien métier", ajoute la CSC.

Du côté de la ministre de la Santé et des Affaires sociales, Maggie De Block, on indique entendre les craintes des syndicats mais on explique que le trajet de réintégration en entreprise relève de la compétence de Kris Peeters.

(FvE - Source: La Dernière Heure - Illustration Picture: Pixabay)

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