Ce que les attentats ont vraiment coûté aux assurances
Suite aux tragiques attentats qui ont secoué Bruxelles le 22 mars 2016, le secteur des assurances a recensé des demandes d'indemnisation venant de près de 1.400 victimes. Le coût total des dépenses pour la soixantaine de compagnies impliquées est évalué à 112 millions d'euros, indique aujourd'hui 7 sur 7.
Si l'attitude des assureurs a été vivement critiquée par les victimes, la fédération sectorielle estime cependant avoir fait preuve de "générosité" en augmentant certaines interventions.
Le secteur considère aussi avoir tiré les leçons de ces funestes événements. En effet, après avoir fait face à leurs obligations contractuelles qui découlent d'une série de couvertures (accident du travail, assurance spéciale incendie/explosion dans un lieu public, vie, hospitalisation...), les compagnies ont très vite constaté que certains points pouvaient être améliorés et que des adaptations devraient être faites, explique Wauthier Robyns, le porte-parole du secteur. Procédure de "renvoi systématique, accélération de la cadence des indemnisations, simplification et centralisation des procédures d'expertise médicale,...sont quelques unes des pistes explorées.
Et c'est d'ailleurs à la lumière des constats posés par les compagnies que le gouvernement a annoncé, vendredi, que les victimes d'un attentat seraient désormais indemnisées par une assurance quel que soit le lieu où les faits se sont produits et le modus operandi des terroristes.
Si les attentats ont représenté un coût pour le secteur évalué à 112 millions d'euros, Wauthier Robyns indique que les attaques de Zaventem et Maalbeek impacteront encore les compagnies pendant plusieurs années. Il explique: "Lorsque les assureurs prennent connaissance des lésions subies par les victimes, ils établissent des provisions techniques. Au fur et à mesure que l'état de santé évolue, les calculs sont affinés et les montants progressivement libérés. Les compagnies maintiennent les provisions aussi longtemps qu'elles devront continuer à payer. Dans un certain nombre de cas, et notamment en accident du travail, la loi veut que l'indemnisation soit versée sous forme de rente. Il faudra donc que de l'argent reste disponible pendant des années encore."
Par ailleurs, les événements du 22 mars ont révélé à la Belgique qu'elle était exposée à un risque d'attentat. Les assureurs ont dès lors adapté leurs tarifs en intégrant ce risque même si, par définition, celui-ci est particulièrement difficile à anticiper.
(FvE - Source: 7 sur 7 - Illustration Picture: Belga)